Il paraît que les sous-préfets et les préfets vont recevoir des primes substantielles accordées au mérite en fonction de leurs résultats. La presse a cité les sommes qui pourraient être allouées en plus de leur traitement à ces hauts fonctionnaires "méritants". Elles feraient rêver plus d'un smicard. Laissons ça de côté et parlons du principe.
Ne peut-on penser qu'il s'agit là d'une augmentation qui ne veut pas dire son nom? Surtout si tout le monde en bénéficie.
Mais ces primes seront accordées en fonction des résultats obtenus, nous précise-t-on.
Alors se posent d'autres questions. Quels seront les critères retenus? Qui appréciera ces résultats? Récompensera-t-on ceux qui auront bien servi l'Etat ou ceux qui auront obéi au pouvoir en place (démocratiquement élu, il est bon de le rappeler).
Il sera difficile de trancher et de cette difficulté naîtra le soupçon. Si la gauche arrive un jour au pouvoir, la traditionnelle "valse de préfets" enverra-t-elle au placard (doré bien sûr) ceux qui auront reçu les primes les plus généreuses?
Mais surtout, et je n'ai entendu aucun commentateur évoquer ce problème, récompenser les préfets méritants sous-entend que ceux qui ne percevront pas de prime seront moins méritants que les autres et peut-être pas "méritants" du tout. La logique voudrait dans ce cas qu'on leur retienne une partie de leur traitement et même qu'on se pose la question de savoir s'ils ont les compétences, l'ardeur au travail et le souci du bien public qu'implique leur fonction.