On dit que Néron qui avait fait incendier Rome, regardait brûler la Ville en déclamant des vers. Être l'auteur d'une telle catastrophe doit susciter un sentiment exaltant de toute-puissance et -pourquoi pas?- de réussite.
Si Thomas de Quincey a pu écrire "De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts", qu'aurait-il pu dire de la destruction d'une ville? Qu'aurait-il pu dire dire d'Hiroshima ou de la Shoah?
L'horreur absolue vaut-elle pour ses auteurs autant que les chefs-d'oeuvre que sont le plafond de la Sixtine ou la musique de Mozart? Et la destruction du temple d'Ephèse par Erostrate n'a-t-elle pas autant frappé les esprits que l'érection de ce qui fut une des merveilles du monde antique?
Ne dirait-on pas que ce "complexe de Néron" fappe certains des maîtres du monde actuel?
On peut raisonnablement se poser la question au vu de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Certes, ils disent travailler pour le bien de l'humanité et on sait bien que c'est leur intérêt qui prime, mais n'ont-ils pas en plus -et on l'espère inconsciemment- ce désir pervers de voir la planète mourir sous leurs yeux, les centrales nucléaires exploser, la chimie empoisonner bêtes et gens, la banquise fondre d'année en année, le terrorisme gagner tous les continents et de pouvoir se dire "C'est moi qui ai fait ça"?
Ne se disent-ils pas que leur échec serait encore plus beau que leur succès?
PS: Allez donc jeter un oeil sur cet article. Aucun rapport? Pas sûr!