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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 11:43

La campagne médiatique de l'association France Nature Environnement a fait naître une polémique malsaine et dangereuse pour la démocratie. Oui, dangereuse pour la démocratie, je pèse mes mots.

Cette campagne qui dénonce les mensonges explicites ou implicites de l'industie agro-alimentaire est au vrai sens du terme une campagne politique. Elle alerte l'opinion et les pouvoirs publics sur ce qu'elle estime être un danger pour l'environnement, pour les consommateurs et pour les citoyens que nous sommes tous.

1481212_5_6e57_l-une-des-affiches-de-fne.jpgOr, les arguments qu'on lui oppose ne cherchent pas à apporter la contradiction à FNE, ce qui, à mon sens, serait bien difficile mais n'ont pour objectif que d'occulter le débat.

Le "monde agricole" (en fait la FNSEA) ou la Région Bretagne (tristement célèbre pour ses élevages industriels de porcs) affectent de se sentir attaqués non pas sur ce qu'ils font mais sur ce qu'ils sont. les éleveurs industriels de porc ne se défendent pas d'être des pollueurs, ils s'estiment visés en tant que paysans ou en tant que Bretons

De bonne ou de mauvaise foi, ils adoptent une attitude paranoïaque: on leur en veut.

"Quand est-ce que nous cesserons dans notre pays d'accabler les agriculteurs de tous les maux de notre société ?", a déclaré Bruno Le Maire. Cette campagne "atteint le monde agricole", déplore la FNSEA.

FNE déclare qu'elle a voulu susciter un débat. Un débat que j'estime politique (je sais, je me répète).

Or le lobby agricole, appuyé en cela par un ministre (!) le refuse, ce débat et, faute d'avoir des arguments à faire valoir ou des contre-vérités à rectifier, préfère empêcher FNE de s'exprimer. "Deux organisations agricoles avaient demandé lundi à la justice d'interdire trois des six visuels", nous dit Le Monde.

Tous les Bretons ne sont pas éleveurs de porcs et il y a en Bretagne des gens qui militent pour la protection de l'environnement. Que pensent-ils de la décision de la Région Bretagne d'utiliser leurs impôts pour "assigner devant le tribunal de grande instance de Paris l'association FNE, notamment pour atteinte à son image"?

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 10:30

Jean-Louis Borloo a longtemps essayé de faire croire que ses fonctions de ministre de l’Écologie consistaient à protéger notre environnement et que la concertation était sa méthode de travail.

Eh bien! Ce n'était pas vrai.

On a appris récemment qu'il y a moins d'un an, il avait en catimini décidé d’octroyer trois permis d’exploration de gaz de schistes aux groupes Total, GDF-Suez et Schuepbach Energy (la société américaine qui est la seule à maîtriser la technique) dans une zone d’environ 10 000 km² s’étendant de Montélimar (Drôme) à Montpellier (Hérault) couvrant ainsi une partie des départements de l’Hérault, de l’Aveyron, de la Lozère, de l’Ardèche et de la Drôme.

Et que parallèlement le Président de la République, le Premier ministre, la ministre de l'Economie, la ministre de l'Ecologie, le ministre de l'Intérieur, le ministre chargé de l'Industrie et la ministre de l'Outre-mer signaient une ordonnance visant à ''moderniser et simplifier les dispositions applicables aux exploitations minières".

Moderniser et simplifier, cela veut dire que les industriels auront les mains plus libres. Beaucoup trop libres au goût de certains..

Jugez plutôt: grâce à cette ordonnance, les permis de recherche ne nécessiteront pas d'enquête publique ou de concertation, le passage du permis de recherche à l'autorisation d'exploitation sera facilité, les documents de prospection seront non communicables au public pendant vingt ans pour les hydrocarbures, les autorisations de recherche pourront être renouvelées deux fois pour cinq ans (dix ans au total) sans mise en concurrence, les autorisations existantes avant 2014 ne nécessiteront pas de garanties financières, il n'y aura pas de sanction en cas de dommages à l'environnement ou de non respect des autorisations administratives lors de l'exploration, on accordera des facilités à entrer dans le terrain d'autrui et à l'occuper etc.

Les habitants de la très vaste zone concernée par l'exploitation de ces hydrocarbures, les élus locaux, les associations, les industriels du tourisme, les agriculteurs et éleveurs qu'on a laissé dans l'ignorance des projets concoctés en haut lieu (mais pour leur bien!) ont quand même fini par être au courant. Ils protestent car ils savent, comme vous pouvez le savoir vous aussi si vous allez passer quelque temps sur internet après avoir tapé "gaz de schiste" sur Google, ce que je vous recommande, ce que l'exploitation des gaz de schistes entraînera pour eux.

Alors, ils posent la question: "Si c'est si bien que ça, si ça n'a aucune conséquence sur l'environnement, si ça ne pollue pas les nappes phréatiques, si l'eau qu'on va utiliser ne le sera pas au détriment des habitants et des activités agricoles et touristiques, si les produits qu'on va mettre en oeuvre ne sont pas cancérigènes, si le paysage ne sera pas ravagé, pourquoi donc tous ces catiministres, si prompts à se faire mousser à propos du moindre de leur geste ont-ils été si discrets sur ce coup? Auraient-ils quelque chose à se reprocher? Par exemple, une affection particulière et désintéressée (qu'alliez-vous imaginer?) pour ces grands philanthropes que sont les industriels de l'énergie?"

Devant les protestations du petit peuple, l'Etat ne renonce pas. Il fait juste semblant de donner des gages à la concertation. Nathalie-Kosciusko-Morizet annonce une "étude d'impact" (tiens! ce n'était donc pas prévu?).

Et l'inénarrable Eric Besson avoue son ignorance (il signe sans savoir?) mais laisse la porte ouverte, non pas aux malchanceux qui habitent entre Montélimar et Montpellier mais à Total, GDF-Suez et Schuepbach qui s'impatientent en déclarant:"La France n'a pas fermé la porte au gaz de schiste. Nous attendons des réponses à ces deux questions: y-a-t-il un potentiel en France'? Nul ne le sait pour l'instant. Et peut-on l'exploiter proprement'? Nul ne le sait".

Il n'a pas Internet, Besson? On lui conseille la lecture, entre autres, de ce long article fort bien documenté.

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 13:11

Cambadélis pousse un peu dans sa défense de son cher leader DSK. Pour réfuter l'accusation de gauche-caviar (qui pourtant lui sied comme un gant), il dit que le patron du FMI serait plutôt couscous.

Et pourquoi donc?

Tenez-vous bien! Parce qu'à Sarcelles on mange plus de couscous que de caviar.

A Sarcelles! DSK est élu de Sarcelles! Eh oui! Que voulez-vous? La démocratie et le suffrage universel ont de ces étrangetés.

Je suis prêt à parier que le couscous, DSK l'a plus souvent dégusté dans son riad de Marrakech que dans son "fief" du Val-d'Oise.

Et voilà de quoi est déjà faite la campagne présidentielle!

Ça promet!

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 13:10

La Saint-Valentin et sa pression médiatique dégoulinante (il n'y a pas un JT qui ne nous ait pas bassinés sur cette fête de l'amour qui, depuis la mode de "l'épilation du maillot", ne rime plus avec "poil autour") nous ont incités à acheter des roses rouges.

Les fleuristes, les grossistes, les importateurs et les industriels de la fleur coupée se sont fait des couilles en or. A cinq euros la rose (et plus si affinités), le pognon a coulé à flots.

Bravo, les gars. Belle campagne de communication! Parfaitement orchestrée!

A tel point que -certainement pour ne pas "gâcher la fête"- aucun journaliste ne n'a eu le mauvais goût  de nous dire d'où provenaient ces roses, comment et par qui elle étaient produites. Pourtant, c'était là un sujet en or pour Jean-Pierre Pernaud et ses émules.

Il va donc falloir que je m'y colle.

Les roses ne fleurissent pas au mois de février, c'est pourquoi la plupart des roses vendues en Europe (70%) proviennent des roseraies industrielles du Kenya. Le climat et l'ensoleillement y sont favorables à la floriculture. Hélas! le Kenya est un pays sec où l'eau est rare pour les bêtes comme pour les cultures vivrières. Or, il faut de l'eau, beaucoup d'eau pour faire pousser les roses.

Heureusement pour les amoureux, il y a des lacs au Kenya. Les abords du lac Naivasha se sont donc couverts de roseraies. Car c'est sur ses bords que se sont installées les trois quarts des exploitations de roses kenyanes, d’immenses fermes industrielles qui pompent sans la moindre restriction les réserves du lac au point qu'on prévoit que dans moins de dix ans "le lac ne sera plus qu’un étang boueux malodorant, avec des communautés humaines appauvries vivant difficilement sur ses rives dénudées".

Mais cette médaille n'a pas qu'un seul revers, cette omelette casse plus d'oeufs que de raison: on ne fleurit pas bobonne sans faire crever quelques africains. L’usage massif de pesticides et autres engrais par les cultivateurs empoisonne les eaux du lac, son eau et par conséquent la faune, la flore ainsi que les habitants. "Ce n’est plus qu’une question de temps pour que ce lac devienne toxique", avertit un universitaire britannique qui s'est penché sur la question.

Cerise sur le gâteau ou plutôt mouche verte sur cet étron: les Kenyans qui travaillent dans ces roseraies gagnent entre un et deux dollars par jour.

C'est sans doute pour cacher ce scandale que les roses kenyanes sont expédiées à la bourse aux fleurs d'Amsterdam par avion (bonjour le CO2!) où elle reçoivent l'étiquette "Origine Pays-Bas". Pour éviter que les amoureux aient honte, sans doute.

(source:LeMonde.fr)

 

 

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 19:19

Christian Jacob voit en DSK le candidat des "bobos", de la gauche "ultra-caviar" et juge qu'il ne représente pas la "France rurale", la France des "territoires et des terroirs".

Et alors? Ce n'est pas vrai? Franchement, DSK et Anne Saint-Clair en bottes de caoutchouc dans les labours ou attendant au bord de la route que passe la fourgonnette du boulanger, ça vous paraît vraisemblable?.

Jacob n'est peut-être pas une bête à concours (son seul diplôme est un brevet d'études professionnelles agricoles) mais on ne peut lui dénier le droit de parler de la France rurale, lui qui fut agriculteur-éleveur et syndicaliste agricole.

C'est pourquoi la réaction de Benoît Hamon qui voit dans ces propos des "relents moisis, d remontées de Barrès et de Maurras est exagérée et -pour tout dire- très malsaine en introduisant des connotations de racisme là où il n'y a que le constat d'une réalité.

Et les journalistes qui s'emparent de cette polémique fabriquée ne se grandissent pas.

Mais Jacob a eu tort de mettre en lumière le défaut des primaires telles qu'elles sont conçues: le PS pourrait remédier au défaut qui, aux présidentielles de 2007, a permis aux "bobos" (souvenez-vous les adhésions à prix cassés) d'envoyer Ségo au casse-pipe.

Car ce n'est pas tant Sarko qui a remporté l'élection que Ségo dont les Français n'ont pas voulu.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 18:19

Après la longue domination ottomane, après la colonisation française, après des décennies d'une dictature caricaturale (une kleptocratie disent certains commentateurs), la Tunisie s'est libérée ... de son dictateur mais pas des séquelles de la colonisation. Elle n'a pas vraiment connu la démocratie ni une véritable entrée dans la prospérité. L'Occident a pillé ses matières premières, exploité sa main d'oeuvre à bas coût et y a développé la pire des industries: celle du tourisme qui ne produit rien, qui permet aux habitants des pays riches d'aller se faire servir par les pauvres et qui apauvrit les habitants des pays pauvres au bénéfice des riches industriels de l'hôtelleie et du voyage.

Quelques milliers de Tunisiens sont arrivés à Lampedusa.

Etonnant qu'il n'y en ait pas plus.

Quand on ne peut pas changer son pays, il faut se résigner à changer de pays.

 

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 10:12

Deux articles sur le même sujet le même jour sur LeMonde.fr et qui tous deux amènent à la même conclusion. Non pas celle du journaliste mais celle du lecteur un peu effaré par ce qu'il vient de lire.

Voyez plutôt.

Le premier article est le compte rendu d'un entretien avec Daniel Lebègue, président de Transparency France, d'où j'extrais cette phrase: "Ce qui caractérise la situation française par rapport à d'autres grands pays démocratiques, c'est l'absence presque complète de règles légales ou déontologiques visant à prévenir les conflits d'intérêts pour les hommes politiques, mais également les titulaires de charges publiques".

Le second relate l'initiative de Barroso qui se propose à notre admiration pour avoir édicté jeudi dernier "un nouveau code de conduite pour les membres de l'exécutif. Un reflet des meilleures pratiques en matière de régulation éthique". Ce code entre dans le détail des pratiques admissibles: il limite le prix des chambres d'hôtel, l'usage des voitures avec chauffeur, le montant des cadeaux etc.

On nous prie donc de croire qu'un code éthique est un progrès dans la moralisation de la vie politique et qu'a contrario, la France qui ne s'en est pas pourvue affiche un retard en ce domaine. Moi, j'y vois une régression.

Car en encadrant les privilèges, il en conforte le principe. En édictant des règles, il postule que tout ce qui'il n'interdit pas, il l'autorise. On peut donc compter sur l'imagination des lobbyistes et des eurocrates pour trouver des failles dans ce fameux code.

Se vanter de définir un code éthique en Europe ou regretter qu'il n'en existe pas un en France amène à la même conclusion: ce genre de prescriptions "éthiques" (et là on peut ricaner) ne peut concerner que des gens qui n'ont pas de morale et qui ont besoin, après des années de carrière politique, qu'on leur rappelle ou qu'on leur apprenne ce qu'ils devraient savoir depuis qu'ils ont l'âge de raison. Son efficacité sera donc toute relative.

On tourne plus facilement les lois qu'on vous impose que les règles qu'on se fixe.

 

 

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 17:47

La Faculté m'ayant recommandé d'éviter toute contrariété; je n'ai donc pas l'intention d'assister au Sarko-show de ce soir, je compte sur mes fidèles lecteurs pour m'en faire le compte rendu.

Merci d'avance.

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 11:19

Fillon, a dit la presse aux ordres, a "joué la transparence" en dévoilant lui-même les conditions dans lesquelles il a passé le vacances de Noël en Egypte.

Vous parlez d'une transparence! Un mois et demi après! Ne parler que juste après que le "Canard enchaîné" est arrivé dans les ministères et les rédactions et jute avant qu'il soit dans les kiosques et faire profil très bas pendant la polémique dans laquelle MAM et Ollier (n'oublions pas Ollier!) étaient empêtrés en espérant être épargné par la tempête médiatique.

Transparence? Tiens, fume!

Et cette excuse qui permet d'affirmer que ce n'est peut-être pas très propre mais que c'est "courant"! Mais que maintenant -juré-promis- on va être plus sérieux!

Et Barouin qui fait semblant de n'avoir rien compris et qui, en sa qualité de porte-parole, met ça sur le terrain de la "protection" d'un chef de gouvernement.

Et Juppé qui le soutient en disant que ces vacances en famille étaient un "voyage officiel" sous prétexte que Fillon a rencontré Moubarak! La moindre des choses quand on est invité par quelqu'un c'est de rencontrer son hôte, non?

Et Sarko qui dit que dorénavant (et jusqu'à désormais?) le voyages de ministres seront soumis à l'approbation du premier ministre ou d'un conseiller diplomatique de l'Elysée. Fillon devra-t-il approuver son prochain voyage? Et qui approuvera les voyages de Sarko?

Transparence? Un peu de moralité suffirait.

Allez donc écouter la revue de la presse internationale diffusée ce matin sur France-Culture, vous serez édifié sur ce qu'on pense de nos gouvernants à l'étranger.

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 10:46

Où est-il écrit que les politiciens doivent péter dans le satin au frais des peuples?

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Présentation

  • : Le Huron, Pangloss et compagnie
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(Henri Jeanson)

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Certes, nous sommes embarqués sur le Titanic mais il n'y a pas de quoi s'inquiéter: en cas de problème on nous transfèrera sur le radeau de la Méduse.

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