Après la grève qui a paralysé les grands centres économiques du Pakistan il y a quelques jours et qui avait pour objet de contester un amendement supprimant la peine de mort pour "blasphème", le gouverneur du Penjab, favorable à un "assouplissement" de la loi a été assassiné par un de ses gardes du corps.
Cela pose plusieurs problèmes:
1) On découvre qu'il existe un pays (et on suppose qu'il n'est pas le seul; je vous laisse le soin d'en faire la longue liste) où le seul fait de se moquer de la religion majoritaire (ou de la critiquer ou même de ne pas la pratiquer) est un crime sévèrement puni.
2) On nous présente comme des "modérés" des gens qui veulent atténuer cette sévérité (suppression de la peine de mort et remplacement par quel autre châtiment plus "doux"?) sans mettre en cause le principe de la criminalisation du "blasphème".
3) On apprend que les fanatiques ne sont pas une infime minorité mais qu'ils sont une partie importante de la population, qu'ils peuvent décréter une grève générale et noyauter les services de sécurité au point de leur faire commettre des attentats.
4) On affecte de croire que ce pays (et d'autres de la liste que je vous ai suggéré d'établir) est un pays "ami" et qu'il est un élément essentiel dans le dispositif de la "guerre contre le terrorisme" mot politiquement correct pour désigner l'islamisme radical. Et qu'y a-t-il de plus radical que d'avoir une loi qui punit le blasphème?
5) On ne pose même pas le problème de fond, celui du "blasphème". On admet tacitement (lâchement?) que ce qui, chez nous, est du domaine de la liberté de pensée et d'expression soit un crime dans un pays -je le répète- "ami". Pire: on admet qu'il soit "fortement déconseillé" dans nos pays occidentaux de critiquer les principes de l'Islam ou de s'en moquer (voir l'affaire des caricatures de Mahomet) tout en souriant des blagues que l'on peut faire sur les autres religions.
Et bonjour chez vous!