Je terminais mon précédent billet par ces mots "la solidarité des obscurantistes". Certains de mes lecteurs ont du penser: "Il est parano, le Pangloss".
Parano ou vigilant?
Réfléchissons un peu. Barbarin, cardinal de son état et chef du catholicisme de France, fait une déclaration sur laquelle je me suis exprimé dans le billet et dans les réponses aux commentaires qu'elle a suscités.
Je n'ai relevé dans ce billet que ce qui me paraissait le principe exprimé par le cardinal. Pas sur les conséquences qu'il en tire.
Alors, je cite le reste: "Alors que le problème du financement des lieux de culte fait partie des questions soulevées par la présence de l'islam en France, Mgr Barbarin estime que la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat n'est pas "un bloc de béton."
Si ce n'est pas une mise en cause de la loi sur la laïcité par un religieux, qu'est-ce que c'est?
Le prétexte avancé est l'inégalité de traitement apparente des lieux de culte. Avec la loi de séparation, ces lieux de culte (en majorité catholiques mais pas seulement) ont devenus propriété de l'Etat ou des communes qui doivent en contrepartie veiller à leur entretien (ils sont très nombreux à être classés monuments historiques).
Bon.
Mais la loi ne dit pas que la puissance publique doit en construire de nouveaux aux frais du contribuable. Au contraire!
Or, c'est ce que suggère la déclaration de Barbarin.
Pourquoi cette déclaration, plus que toutes celles qui l'on précédée, fait-elle les titres de la presse et l'ouverture des infos à la radio?
Trois raisons:
- l'imbécile "débat sur l'islam" devenu "débat sur la laïcité" qui est en train de dériver ou de se rétrécir pour se focaliser sur les prières de rues, le voile (intégral ou non), et les exigences sur la nourriture hallal, sur les horaires réservés dans les piscines, sur le refus de certaines musulmanes d'être soignées par des médecins hommes etc etc.
- la pression constante des autorités musulmanes pour obtenir des dérogations à la loi.
Or, il semble que les autorités chrétiennes qui, à l'époque où elles étaient en force (ce n'est pas si vieux: je l'ai appris au catéchisme), ne se privaient pas de condamner très sévèrement les "infidèles", ont adopté depuis peu une position en apparence plus tolérante: "Mieux vaut un croyant, même d'une "fausse" religion qu'un mécréant".
- et, bien sûr, une campagne de presse bien orchestrée qui -surprise!- donne au même moment à la télé la parole à Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, (vice-président du CNCM, sous la double tutelle de l'Etat français et de l'Etat algérien), lequel recteur exprime sa "modération" en soutenant la dernière déclaration de Sarko (QLTLP!) sur l'héritage chrétien de la France mais en y adjoignant (ce qui est une manière de le nier) l'héritage musulman et judaïque.
Juste une question: pourquoi ne pas parler de l'héritage athée, anticlérical et laïque?
Voltaire, reviens! Ils sont tous devenus fous.
PS: Ayons une pensée pour le chevalier de La Barre, condamné et exécuté pour ne pas s'être découvert au passage d'une procession.
PPS: Vous me direz que je ne suis pas objectif, moi qui révère Ganesh, le dieu à tête d'éléphant, le seul, le vrai: celui qui ressemble à Babar.