Naoto kan qui fait le premier ministre au Japon, a décidé de renoncer à son salaire tant que la situation à Fukushima ne sera pas revenue à la normale. Et, semble-t-il, ce n'est pas demain la veille.
"Il faudra au moins une année pour reprendre le contrôle de la centrale et garantir une absence de rejets radioactifs dans l'environnement, estime Thierry Charles, directeur de la sûreté à l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Le personnel va continuer à découvrir des dégâts au fur et à mesure de sa progression dans les installations."
Naoto Kan risque d'autant plus d'attendre son prochain chèque que Tepco annonce qu'une nouvelle fuite a été détectée aujourd'hui dans la cuve d'un des réacteurs. Des échantillons d'eau de mer prélevés à proximité de la centrale contenaient du césium 134 à un niveau dix-huit mille fois supérieur à la norme. Pas étonnant que le Rainbow Warrior qui voulait effectuer des prélèvements, soit déclaré "indésirable" au large de la centrale!
Dans l'immédiat, la priorité de l'opérateur est la même qu'il y a deux mois : le refroidissement du combustible des quatre premiers réacteurs.
En parallèle, Tepco tente de parer une autre menace : une éventuelle explosion de l'un des cœurs de réacteur à cause des fissures par lesquelles de l'air entre dans les enceintes de confinement. On injecte de l'azote et ... on espère..
Mais en Europe, il n'y a pas de problème.
D'ailleurs, n'a-t-on pas décidé avec une belle unanimité, dès l'annonce de la catastrophe de Fukushima, d'effectuer des "stress-tests" sur les 143 réacteurs (plusieurs par centrale) en activité dans l'Union. Rien sur les centrales arrêtées (dont une en France).
Gunther Oettinger, le commissaire européen à l'énergie, affirmant que certains réacteurs européens ne satisfaisaient pas aux normes de sécurité requises, a déposé, sa liste de critères à envisager. Ils concernent la résistance des centrales à un séisme, une inondation, des variations de température extrêmes ou une panne majeure dans le circuit de refroidissement.
Hélas! Certains pays, dont la France, ont refusé que certains de ces risques soient pris en compte. Notamment (mais pas seulement) les risques de défaillance humaine, de sabotage et d'attentat terroriste.
M. Oettinger s'est mis en colère et, pas fou!, refuse de signer des "tests de résistance allégés".
On s'oriente vers un compromis suggéré par Barroso: "l'éventail le plus large possible (!) de scénarios, avec des facteurs naturels et humains".
Ce qui ne changera rien à l'état des réacteurs eux-mêmes qui, objets inanimés, ne tiendront aucun compte du dit compromis. Il reste à espérer que s'il y a des accidents, ils seront, eux aussi, "allégés".