Les organisation syndicales sont opposées à la réforme proposée par le gouvernement.
Elles donnent des mots d'ordre de grève et organisent des manifestations.
C'est le jeu normal de la démocratie, nous dit-on, codifié même dans le dépassement des limites et le non-respect des règles.
MAIS
Les deux parties savent bien qu'elles ne sont pas les seules à jouer et que des "casseurs", puisque c'est ainsi qu'on les désigne, vont profiter du désordre plus ou moins bien organisé, pour se livrer à des actes de vandalisme, des pillages et (on l'a déjà vu dans d'autres occasions) des agressions contre les manifestants ou les passants.
C'est ainsi que ces derniers jours à Lyon, des biens publics ont été dégradés, des voitures renversées et des commerces ont été dévalisés.
Non pas une fois, ce qui donnerait "à la police" comme aux "organisateurs" s'ils ont la mémoire courte, l'excuse de la surprise. Mais c'est plusieurs jours de suite que la place Bellecour et ses environs ont été le point de rendez-vous des casseurs.
Bien entendu, les syndicats "se désolidarisent" pendant que les élus et les responsables politiques "condamnent vigoureusement" et que certains poussent le ridicule jusqu'à promettre des sanctions: une bonne manière de prouver aux voyous que les promesses ne sont que des mots sauf (pas de chance!) pour la petite poignée de maladroits que la police aura réussi à attraper.
"Ou donc veut-il en venir?", vous demandez-vous.
A ceci: Que penser d'une société (ou d'un système politique) qui est incapable, alors que les forces de l'ordre sont sur place et que l'on sait que ce qui s'est passé hier se reproduira aujourd'hui, d'empêcher quelques centaines de personnes (quelles que soient leurs motivations) d'envahir le centre d'une grande ville comme si c'était un pays ennemi?
Ces fois-ci les "casseurs" n'avaient apporté avec eux que des pierres et des barres de fer.
Et si la prochaine fois, ils arrivent armés?
Le roi est nu.