Ce spectacle est anodin et l'intrigue est loin d'être nouvelle: le chef de l'Etat répond à des journalistes qui ont fait acte de candidature pour être admis à lui donner la réplique et conforter ainsi leur statut de "grands" journalistes travaillant dans de "grandes" chaînes. Ne critiquons pas Sarko (QGLCDST!): cette comédie se joue depuis que la télé a pour objet de remplacer la camomille pour nous préparer à une nuit paisible.
Le texte n'a aucun intérêt: c'est le principe. Le seul objectif est de donner aux quatre comédiens une occasion supplémentaire de passer à la télé. Le président met la main sur le coeur et les journalistes passent la brosse à reluire en faisant semblant d'être impertinents. On se prend à rêver et on se demande de quoi aurait l'air la pièce si à la place de journalistes en carte on avait eu Coluche et Desproges.
Et puis d'abord, pourquoi des journalistes? Pourquoi le président ne s'adresserait-il pas directement aux télépectateurs?
Qui leur a donné le droit de poser des questions en notre nom? Ont-ils été élus? Cette manière de faire de la politique ressemble plus à de la "théâtrocratie" qu'à de la véritable démocratie.
Pourquoi ne pas mettre face au président des élus du peuple missionnés par les différents partis politiques? Quelque chose qui ressemblerait aux séances de "questions au gouvernement" que nous diffuse la télé certaines après-midi de semaine?
Mais ce serait une mauvaise idée si on en juge par le spectacle pitoyable que nous offrent à ces occasions députés et sénateurs.
Quoi qu'il en soit les commentateurs, politiques et journalistes, ont commenté. Le plus souvent sur des points de détail. Les sarkozistes se sont extasiés, les autres ont exprimé leur déception. On se demande même si certains de ces commentaires n'ont pas été écrits avant le début de la pièce.
Voilà.