Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Encouragés par Al-Qaïda et par ceux qui relaient ses messages, des extrémistes s'attaquent aux Chrétiens un peu partout dans le monde; à Bagdad, à Alexandrie mais aussi au Nigéria, au Pakistan ou en Inde et commettent des attentats meurtriers.
Pour les Occidentaux dont (à part quelques exceptions) la majorité n'est religieuse que tièdement, culturellement pourrait-on dire, quand elle n'est pas profondément laïque ou même mécréante, ces événements sont perçus comme des phénomènes marginaux, regrettables certes, mais attribuable à un infime minorité de musulmans alors que, comme on le répète souvent, "l'Islam est une religion de paix".
Le pape s'est quand même cru obligé de s'inquiéter en termes mesurés des persécutions dont les chrétiens sont l'objet.
Petit rappel de la déclaration du pape: "face aux discriminations, aux abus et aux intolérances religieuses, qui frappent aujourd'hui en particulier les chrétiens [...], les paroles ne suffisent pas, il faut l'engagement concret et constant des responsables des nations". Remarquez qu'il a bien dit "en particulier les chrétiens", histoire de mettre benoîtement tout le monde dans le même sac. "Benoîtement", vous avez remarqué?
Les attentats sont le fait de "minorités", répétons-le. Et heureusement!
Minorités certes, mais avec l'indulgence d'un grand nombre de musulmans qui, eux, ne font pas partie de la minorité. Je n'en veux pour preuve que la déclaration du grand imam de la mosquée Al-Azar que l'on dit être la plus haute autorité de l'islam sunnite, majoritaire dans la religion musulmane.
Au lieu de profiter de l'occasion pour appeler au calme et à la tolérance envers les fidèles d'une autre "religion du Livre" selon la formule consacrée, cet imam considère que l'appel que le pape a lancé après l'attentat d'Alexandrie est une"ingérence inacceptable" dans les affaires égyptiennes.
Plus encore, il justifie implicitement les persécutions en se demandant "pourquoi le pape n'a pas appelé à la protection des musulmans quand ils se faisaient tuer en Irak.""
Il oublie ou plutôt il feint d'oublier que la guerre imbécile et criminelle que Bush a déclenchée a été menée contre Saddam Hussein (ou si l'on veut contre l'Irak et donc les Irakiens ou encore pour le pétrole) mais pas contre les musulmans. Les bombes lachées par les Américains et les obus qu'ils ont tirés tuaient indifféremment chrétiens et musulmans sans viser les uns plutôt que les autres. Et je ne serais pas étonné d'apprendre que parmi les victimes se trouvaient aussi des chrétiens.
Alors que l'attentat devant l'église d'Alexandrie et l'attaque de la cathédrale de Bagdad (pour ne citer que ces deux assassinats collectifs) visaient des chrétiens et rien que des chrétiens. C'est là la différence que certains Tartuffes voudraient qu'on ne "sache voir".
Comme quoi, ceux qui sont persuadés d'avoir la foi (la bonne, bien sûr!) peuvent aussi être de mauvaise foi.