Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Hervé Morin n'est plus ministre. Il avait fait un pari stupide: rallier à Sarko un maximum d'électeurs de Bayrou pour, en échange, être reconnu comme le seul-le vrai leader d'un centre-droit vraiment à droite. Pauvre petite grenouille qui, parce qu'elle se croyait experte en grenouillage, se rêvait déjà boeuf!
Ce malheureux qui s'était tricoté en catastrophe, juste avant les législatives de 2007, un parti rien que pour lui (souvenez-vous: pour exister et donc pour percevoir des financements publics, il avait besoin de candidats et avait donc présenté tout son entourage dont sa femme, son attachée de presse et même son chauffeur!) se retrouve déposé sur le trottoir avec d'autres objets encombrants. Il avait aussi, soyons justes, enrôlé sous sa bannière quelques tartinistes convaincus (ceux qui savent toujours de quel côté se trouve la confiture), en particulier sur les franges de l'électorat centriste, ceux qui sont plus ruraux (entendez "agricoles") et plus "France profonde" (entendez "bac moins cinq"), qui redoutent le changement dans quelque domaine que ce soit et dont la devise est: "Envoyez-nous les subventions et, pour le reste, les Parisiens, foutez-nous la paix".
Il faut dire que ce Morin-là, avait cru qu'il pouvait menacer Sarko en affirmant qu'il y aurait un candidat du Nouveau Centre (lui en l'occurrence) aux prochaines présidentielles! Un fin stratège! Et pourquoi pas aussi épouser Carla sitôt entré à l'Elysée?
Allez! Dehors, Morin!
Un clou chasse l'autre: Maurice Leroy, lui aussi Nouveau Centre, entre au gouvernement. Un tartiniste convaincu, celui-là! Quand on pense que de ses débuts en politique dans le syndicalisme étudiant jusqu'en 1992, il était communiste, on mesure le chemin qu'il est disposé à parcourir et les virages qu'il est capable de négocier pour, enfin!, obtenir un maroquin. Et puis, faire entrer Leroy au moment où le chef de son parti est foutu dehors, c'est comme un coup de pied au cul de plus pour Morin.
Bon d'accord, c'est un ministère tout-pourri, un cadeau empoisonné que seul un avaleur de couleuvre peut accepter. Ministre de la Ville! Il est difficile d'inventer pire dans l'hypocrisie. Un nom digne de la "novlangue" d'Orwell. Il faut admettre que "Ministre des banlieues où on brûle des voitures", c'est moins glorieux. Vous pensez que c'est un peu restrictif, cette histoire de voitures qui brûlent? Réfléchissez un peu: si les voitures ne brûlaient pas, vous croyez peut-être qu'on s'en préoccuperait, de la "Ville"?
Leroy a dix-huit mois devant lui pour, comme ses prédécesseurs, faire de beaux discours, distribuer quelques subventions et peut-être même élaborer un énième Plan qui fera du bruit (Plan-rataplan-plan-plan).
Et surtout, il pourra se faire appeler Monsieur le Ministre dans son département et ainsi conforter son image dans la perspective des prochaines législatives. Et comme son échec ministériel est prévu (comment d'ailleurs pourrait-il en être autrement?), il ne pourra pas en tirer argument pour faire de l'ombre à Sarko (QGLCDST!).
Voilà. C'est tout pour cette fois.
En attendant la suite.