Certaines zones proches de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, dans le nord-est du Japon, resteront probablement interdites pendant plusieurs décennies. Voilà ce que viennent de rapporter les médias nippons, citant des sources officielles.
Le gouvernement pourrait racheter certains terrains aux habitants afin d'y stocker temporairement les déchets radioactifs, y compris les boues et les débris contaminés de l'usine atomique.
"Je ne peux pas nier le fait qu'il puisse être difficile pour les résidents de certaines régions de revenir chez eux avant longtemps. Je m'en excuse profondément", a déclaré le porte-parole du gouvernement.(source: LeMonde.fr)
C'est le moins qu'il puisse faire! A près la leur avoir mise "bien profond", s'excuser profondément est l'expression qui s'impose.
Il n'empêche que les excuses ont du mal à cacher le fait que ceux à qui on demande pardon, vont peut-être avoir d'autres occasions de voir des membres du gouvernement s'incliner devant les cartons qui leur servent d'abris "temporairement".
Si on stockair "temporairement" des déchets radio-actifs dans ce qui était votre jardin potager, la difficulté à laquelle vous seriez confrontés sauterait aux yeux.
"Plusieurs décennies", "temporairement", "avant longtemps". Vous avez remarqué combien l'industrie nucléaire fait dans la précision.
Mais bon, le bonhomme s'en excuse profondément. Pour faire bonne mesure, samedi prochain, Naoto Kan va lui aussi présenter de nouvelles excuses aux quatre vingt-cinq mille habitants de la "zone d'évacuation" (vingt kilomètres autour de la centrale quand même!). Ceux qui habitent à vingt-et-un kilomètres? Ils n'ont aucune excuse: ils n'avaient qu'à être plus près! Non mais sans blague! On leur donne ça et ils veulent ÇA (je vous laisse imaginer le geste: le doigt, le bras). Geste qui ressemble aux doigts et bras d'honneur au point qu'on se demande si ce n'est pas la même chose.
Remarquez, les excuses, c'est déjà ça. Allez! Deux pater et trois ave (ou ce qui en tient lieu au Japon) et ne péchez plus!
En revanche, ceux qui ne sont pas près de s'excuser, ce sont ceux qui ont plongé le monde dans la panade où nous pataugeons.
Leur dogme de la croissance, leur sacro-saint PIB, leur gestion imbécile du déficit, ils n'y ont pas renoncé. Ils ont saigné à blanc notre économie et tout ce qu'ils trouvent à proposer c'est de repartir dans les mêmes erreurs.
La saignée n'a eu aucun effet sur votre hémorragie? C'est parce qu'elle était mal faite!
On va vous en faire une autre un peu plus sérieuse et vous verrez: vous serez comme neuf!
Tout ça pour dire qu'il faut qu'on se prépare à déguster des potions amères dès la rentrée ... et pendant quelques mois. Après? C'est l'inconnu.
Mais on sait très bien qu'après 2012, il y a 2013.
Et bonjour chez vous!