Ouf! On a passé le G20, ses pompes et ses oeuvres (comme disaient les curés à propos de Satan). Ceux qui disent que c'était beaucoup trop de bruit pour pas grand chose ont la tâche facile. Plaignons en revanche ceux qui doivent se réjouir des "accords" et des "avancées" pour faire plaisir à notre président.
Mais il y a quand même quelques points positifs.
On a réussi quand même à foutre un peu plus de bordel en Grèce en forçant Papandreou à faire accepter par son parlement le énième plan d'austérité concocté par ceux qui se croient encore riches et, dans la foulée, à lui faire abandonner son poste au profit d'un "gouvernement de coalition", presque un "gouvernement.d'union nationale". Rien que l'expression vous indique à quel point la situation est sérieuse. On n'en est pas encore à "union sacrée" mais on sent bien qu'il ne faudrait pas les pousser beaucoup pour qu'ils en arrivent là.
Voilà donc la Grèce "sous tutelle" comme la première Liliane Bettencourt venue. Moi, si j'étais grec, je n'apprécierais pas.
Et d'ailleurs, rien ne dit qu'ils apprécient d'être considérés pas la mère Kozy, Lagarde des sous et Mariolle Draghi comme des débiles légers, des gâteux précoces ou des arnaqueurs à la TVA.
Les Grecs, dit-on, sont un peuple fier ( si vous connaissez un peuple qui n'est pas "fier" -à part les Français, bien sûr- faites-le moi savoir) mais c'est aussi un peuple qui aime bien faire un minimum de repas par jour et l'austérité qu'on leur impose risque de bousculer un peu leurs habitudes dans ce domaine. Il est à craindre que le temps qu'ils ne passeront plus à table, ils risquent de le passer dans la rue.
Tu m'as compris, tu m'as.
L'Italie, elle, n'est pas sous tutelle. Juste sous curatelle. Il faut dire que la communauté internationale ne fait plus vraiment confiance à Berlusconi (à part peut-être DSK dans certains domaines mais il est hors-jeu). On va donc veiller à ce qu'il tienne les promesses qu'on lui a arrachées. Angela a beaucoup insisté. Et quand Angela insiste ...
Quant à la France et à son président du G20, elle ne s'en tire pas mieux. Sauf qu'on y a mis les formes. Pas de tutelle, pas de curatelle, pas même de mise sous surveillance. C'est donc une pure coïncidence si à peine rentré à Paris, Sarko a demandé à Fillon de concocter un plan de rigueur de toute urgence pour se conformer aux ordres qu'on ne lui a pas donnés à Cannes.
Tout ça pour obtenir des Chinois qu'ils mettent un bon paquet d'oseille dans le "véhicule" adossé au FESF qui nous sortira de la grâce à un "effet de levier". Un système génial qui rejette Madoff au rang de simple bricoleur.
Passons sur les commentaires politiques. Il y a les "pour" et les "contre". Beaucoup de "contre" donnent l'impression d'avoir été écrits avant le discours de Fillon (et par Georges Marchais). Quant à certains "pour", on constate qu'ils ont été aussi écrits par des communistes. En effet, le patron des fonds souverains de la République Populaire de Chine fait savoir qu'il est très "critique vis-à-vis du modèle d'Etat-providence européen".
Angela Merckel fait donc preuve d'optimisme en disant qu'on en a pour dix ans avant de sortir la tête du trou.
Il y a aussi les pessimistes: ceux qui regrettent qu'on n'ait pas dit un mot du bouleversement climatique. Pourtant, il y avait de quoi dire. Par exemple ceci: les derniers résultats des mesures faites par les climatologues indiquent que l'objectif d'un réchauffement maximum de 2° en 2100 de la température moyenne du globe (température au-delà de laquelle on entre dans la méga-catastrophe climatique) sera largement dépassé. En d'autres termes, il sera atteint avant.
Nos gouvernants sont donc des génies de la finance: ils empruntent à tout-va en se disant qu'avec ce pognon on va consommer comme des goinfres, produire du CO2 et du méthane, accélérer le réchauffement de l'atmosphère et qu'au moment de rembourser, prêteurs et emprunteurs seront tous morts.