On en conclut que ce dont les Français sont le plus reconnaissants aux hommes de pouvoir, c'est de le quitter.
Sarko n'a qu'à appliquer la recette et abandonner l'Elysée. Pour voir.
"Je t'aime encore plus quand tu n'est pas là ..." (air connu).
Ceux qui ont des dents se les brossent (ou du moins ils devraient le faire). Ceux qui n'en ont plus portent de ces appareils qui donnent aux vieillards des sourires de jeunes loups et ajoutent à leurs propos un discret chuintement giscardien.
Brosses à dents, dentifrices, pastilles effervescentes et colles à dentier sont pour les uns comme pour les autres des produits d'usage quotidien. Mais sont-ils conscients de l'importance de la chose? Choisissent-ils le bon matériel? Savaient-ils jusqu'à ces derniers temps qu'il y a des gens dont c'est le métier de veiller à la propreté des vraies dents et à l'adhérence des fausses?
Cela m'a été révélé par deux publicités; l'une pour des brosses à dents (révolutionnaires, bien sûr), l'autre pour une pâte adhésive qui résiste à la dégustation de caramels mous et aux roulages de patins.
Brosse et colle sont toutes deux "de qualité professionnelle". "Professionnelle"! Cela laisse supposer qu'il y a des gens qui, trente-cinq heures par semaine, nettoient les dents et fixent les dentiers de leurs contemporains. Ce que je n'arrive pas à imaginer c'est la manière dont ils exercent leur profession. Vont-ils de ville en ville pour exercer leur art? Reçoivent-ils discrètement sur rendez-vous pris longtemps à l'avance? Se déplacent-ils au domicile des clients? Sont-ils travailleurs indépendants ou salariés de multinationales? Font-ils les 3x8? Y a-t-il un diplôme qui sanctionne leur formation?
Doit-on déduire de cette mise à disposition du grand public de matériel et de produits jusqu'ici réservés aux professionnels qu'il y a dans ce secteur d'activité une crise des vocations et que les gens du métier ont dû se résigner à voir de simples amateurs utiliser des équipements qui jusqu'ici leur étaient réservés?
Ou que les publicitaires nous prennent vraiment pour des cons?
Preuve n°1
En application d'une directive européenne imbécile, les industriels seront autorisés à ne plus présenter leurs produits dans les poids ou les volumes auxquels les consommateurs étaient habitués. Ainsi, vous pourrez avoir le choix, par exemple, entre un "litre" d'huile de 850cl et un autre de 900cl. Et vous serez censés vous ruer sur les "promotions" qui vous annonceront "Plus 10% gratuits"! Pareil pour les plaquettes de beurre de 120 ou de 240gr. Tous les produits sont concernés sauf, pour l'instant, l'alcool. Cela s'appelle, viens-je d'apprendre, de la "flexibilité". Moi j'appellerais plutôt cela de la "délinquance pas si astucieuse que ca".
"Pour donner le choix au consommateurs" ai-je entendu de la bouche d'un défenseur de cette mesure. Tu parles d'un choix! Le choix de se faire arnaquer, oui! C'est d'ailleurs la réaction des associations de consommateurs et, nous dit la radio, de certains industriels qui craignent (en se tirant ainsi une balle dans le pied) de perdre plus en image qu'ils ne gagneraient en marge. Certains mais pas tous, nous dit-on aussi. Des noms! Des noms!
Alors, je me pose quelques questions: Qui, à Bruxelles, a eu cette idée saugrenue? Qui l'a approuvée? A contrario, qui ne s'y est pas opposé alors qu'il en avait le pouvoir? Quel est, en France, l'imbécile qui, au reçu de la directive, n'a pas foutu le papier à la poubelle, décroché son téléphone et remonté vigoureusement les bretelles du signataire? Qui a ainsi perdu une bonne occasion de se faire mousser en faisant, pour une fois, quelque chose qui aurait recueilli l'adhésion de ses compatriotes-électeurs. Car les européennes approchent, braves gens!
C'est alors que je me pose une seconde série de questions: Puisque les européennes approchent et que la plupart des partis se répandent en discours pro-européens tellement loin du sol qu'ils en deviennent stratosphériques, pourquoi aucun dirigeant de parti, alors que la nouvelle est répercutée par tous les médias, n'a eu la bonne idée de s'assurer un succès facile et mérité en protestant vigoureusement? Est-ce par intérêt ou par bêtise? Ou tout simplement parce qu'ils s'en foutent?
Et enfin je me demande si, alors qu'on nous répète sur tous les tons que la crise devient notre quotidien, qu'elle est grave et mondiale, que des troubles sociaux vont en découler et peut-être même des soubresauts politiques, si, disais-je, les gens qui pondent et approuvent sans broncher de telles directives n'ont pas des choses plus importantes, urgentes ou -au moins!- intelligentes à faire? Avec nos sous!
Preuve n°2
Une autre chose qui fait abondamment causer dans le poste, c'est l'arrivée des nouvelles plaques d'immatriculation et des discours sur les "racines" que représenteraient le numéro du département que nous habitons. Il y a même des députés qui se sont assuré une certaine notoriété et un succès facile auprès des leurs électeurs beaufs en défendant l'ancien système. Et qui en ont remis une couche en se glorifiant d'avoir "obtenu" que ceux qui ne veulent pas être confondus avec les ploucs du département voisin, puissent rajouter ce numéro chéri dans un coin de leur plaque. Pour ceux qui ne veulent pas qu'on sache qu'ils sont parisiens ou niçois (ce ne sont que des exemples), ils auront le droit de faire apposer le numéro qu'ils veulent et le logo de la région où ils vont en vacances (sage précaution contre les rayures de carosserie commises par d'autres beaufs plus ou moins footeux). C'est à qui, parmi ces élus du peuple dont beaucoup sont allés à l'école, ne refusera pas de s'abaisser jusqu'à un tel niveau de démagogie racoleuse pourvu qu'on lui mette un micro sous le nez.
Il y en a un qui bat tous les records car il y en a toujours un qui veut faire son intéressant en surenchérissant sur la bêtise de ses copains (il devait déjà être comme ça tout petit; il faudrait voir son livret scolaire). Il refuse l'autorisation! Il ne veut pas qu'on puisse choisir. Il faut, dit-il, que le numéro soit o-bli-ga-toi-re-ment celui du département de résidence. C'est donc tellement moche chez lui qu'il a peur que personne n'ose s'en reconnaître résident? Je ne vous dis pas qui c'est. Ses électeurs le reconnaîtront et peut-être même (si, si!) le rééliront-ils. Je ne sais pas vous, mais il y en a qui glisseraient dans l'anti-parlementarisme pour moins que ça.
"Ah, ces députés de base", soupirerez-vous. "Il faut bien qu'ils flattent leurs électeurs". Mais notre ministre de l'Intérieur qui est si occupée à maintenir l'ordre en cette période troublée, n'a-t-elle pas trouvé le temps d'organiser une petite cérémonie gentiment médiatisée pour remettre officiellement leur nouvelle plaque à un couple de retraités?
Le dernier paragraphe de la "Preuve n°1", s'applique donc, pour peu qu'on procède à quelques modifications mineures, à cette "Preuve n°2".
Puisque c'est comme ça, moi, je vais mettre le GRD et le drapeau du Groland sur la plaque de ma prochaine voiture (mais ce n'est pas demain la veille, hélas!).
Vous l'avez compris: tout cela m'énerve.
Photo refusée par tous les magazines people.
Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.
Ceux qui ont leurs deux yeux sont regardés de travers.
"Si tu risques
de croiser quelqu'un
qui veut faire ton bonheur,
change de trottoir!"
(Henri Jeanson)
Certes, nous sommes embarqués sur le Titanic mais il n'y a pas de quoi s'inquiéter: en cas de problème on nous transfèrera sur le radeau de la Méduse.
Copyright? Bof! Si ce que j'écris vous plaît, vous pouvez le recopier. Si vous êtes gentils, vous pourrez dire que j'en suis l'auteur. Sinon, je ne vous ferai pas un procès.