Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Ceux qui ont des dents se les brossent (ou du moins ils devraient le faire). Ceux qui n'en ont plus portent de ces appareils qui donnent aux vieillards des sourires de jeunes loups et ajoutent à leurs propos un discret chuintement giscardien.
Brosses à dents, dentifrices, pastilles effervescentes et colles à dentier sont pour les uns comme pour les autres des produits d'usage quotidien. Mais sont-ils conscients de l'importance de la chose? Choisissent-ils le bon matériel? Savaient-ils jusqu'à ces derniers temps qu'il y a des gens dont c'est le métier de veiller à la propreté des vraies dents et à l'adhérence des fausses?
Cela m'a été révélé par deux publicités; l'une pour des brosses à dents (révolutionnaires, bien sûr), l'autre pour une pâte adhésive qui résiste à la dégustation de caramels mous et aux roulages de patins.
Brosse et colle sont toutes deux "de qualité professionnelle". "Professionnelle"! Cela laisse supposer qu'il y a des gens qui, trente-cinq heures par semaine, nettoient les dents et fixent les dentiers de leurs contemporains. Ce que je n'arrive pas à imaginer c'est la manière dont ils exercent leur profession. Vont-ils de ville en ville pour exercer leur art? Reçoivent-ils discrètement sur rendez-vous pris longtemps à l'avance? Se déplacent-ils au domicile des clients? Sont-ils travailleurs indépendants ou salariés de multinationales? Font-ils les 3x8? Y a-t-il un diplôme qui sanctionne leur formation?
Doit-on déduire de cette mise à disposition du grand public de matériel et de produits jusqu'ici réservés aux professionnels qu'il y a dans ce secteur d'activité une crise des vocations et que les gens du métier ont dû se résigner à voir de simples amateurs utiliser des équipements qui jusqu'ici leur étaient réservés?
Ou que les publicitaires nous prennent vraiment pour des cons?