Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Un citoyen britannique, Henry Djaba, qui faisait des affaires avec la Libye s'est trouvé face à une exigence exorbitante au moment de la signature d'un contrat avec son partenaire, un certain Mohammed Treki qui, entre autres choses, est le fils du ministre libyen des affaires africaines.
Mohamed Treki "a soudain réclamé une commission de 70 % sur le projet hôtelier, puis exigé que je lui transmette 50 % de ma société."
L'homme d'affaires a refusé.
Le 31 mars 2010, il est kidnappé à Tripoli, en plein jour, par des hommes armés puis détenu et torturé jusqu'en octobre 2010 puis libéré. Moralité: Rien d'étonnant; quand on dîne avec le Diable, il faut une très longue cuiller.
Mais l'attitude des autorités britanniques est plus surprenante pour ne pas dire inquiétante.
Le Foreign Office affirme avoir agi "comme pour tout ressortissant britannique en pareilles circonstances", bien qu'aucun représentant de l'ambassade britannique ne lui ait rendu visite jusqu'au 13 septembre.
Mieux, M. Djaba qui, après sa libération a porté plainte contre Mohamed Treki, déclare: "Durant ma détention, on a dit à ma famille de ne pas alerter les médias. A ma libération, on m'a demandé de ne pas rendre public mon cas.".
Le 10 novembre, le Foreign Office, en réponse à un article de l'Evening Standard, se décide enfin à confirmer sa détention. Depuis, plus rien.
M. Djaba s'est adressé le 19 novembre au Foreign Office pour accéder à son dossier – un droit dont jouit tout citoyen britannique. Dans un mail du 20 décembre, on lui répond qu'une "exception" pourrait lui être appliquée, dans la mesure où l'accès aux pièces pourrait porter "préjudice aux relations internationales". Réponse définitive mi-février.
(Source "LeMonde.fr")