Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Depuis que les grandes puissances, émergentes comme la Chine ou développées comme les Etats-Unis, cherchent de nouvelles sources d'énergie pour leurs voitures et leurs industries, une part sans cesse croissante des récoltes mondiales -manioc, maïs, colza, canne à sucre, huile de palme etc- est transformée en agro-carburants (faussement dénommés pour des raisons de marketing "bio-carburants" puisque le "green-washing" est porteur).
Ces produits, au lieu d'être utilisés directement en alimentation humaine ou indirectement pour nourrir le bétail, passent du marché des produits alimentaires à celui de l'énergie où la demande n'est pas de même nature et où l'offre ne s'adresse pas aux mêmes consommateurs.
Ce qui fait monter les prix.
On en arrive au "chacun pour soi": après avoir mené une étude approfondie, la Chine a constaté que l'utilisation du manioc pour fabriquer du carburant n'aurait aucune influence sur l'approvisionnement en produits alimentaires. Que ce manioc qui fera rouler des voitures chinoises manque dans les assiettes africaines, n'est pas vraiment son problème.
Un autre exemple: 40% du maïs cultivé aux USA sont transformés en agro-carburants. A la Bourse de Chicago, le cours de cette céréale a progressé de 73% entre juin et décembre 2010.
Dans les pays pauvres, cette pénurie risque de "précipiter dans la pauvreté quarante-quatre millions de personnes supplémentaires", selon la Banque Mondiale et risque de contribuer à l'instabilité politique dans des pays déjà fragilisés. Le programme alimentaire mondial prévoit déjà qu'il sera contraint de réduire cette année la quantité de nourriture qu'il distribuera aux affamés.
Quant aux pays développés, ils connaîtront aussi des hausses combinées, carburants et produits alimentaires. Les pauvres y auront quand même le choix: manger ou se déplacer.
(source: New York Times)