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Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.

Voici venus les temps aventureux (2)

La crise financière est en passe de se résoudre. C'est du moins ce dont on essaie de nous convaincre. Mais l'argent perdu l'est bel et bien. L'argent "injecté" ("transfusé dans un organisme exsangue" serait plus juste) est virtuel et le sera encore tant qu'il ne se sera pas transformé en prêts, crédits et investissements destinés à être convertis en biens réels. Les banques se relancent donc sur le marché avec des réclames optimistes et rassurantes en direction des particuliers comme des entreprises. "Venez nous emprunter de l'argent! Nous avons reconstitué nos stocks" semble être le refrain qu'on entend plusieurs fois par jour. Mais ce n'est que lorsque les prêts commenceront à être remboursés qu'on reviendra vers la réalité. Et personne n'est capable actuellement de dire ce qu'elle sera.

Si on y revient. C'est la finance qui a fait exploser le système économique en multipliant les crédits et la commercialisation de "produits financiers" innovants qui ont acquis de la valeur sans en créer. Et dans cette première étape, c'est le système financier qu'on a ressuscité. Mais les produits "toxiques" sont toujours là quelque part. Et la tentation sera grande pour les traders et ceux qui les emploient d'utiliser une partie de ces nouveaux milliards pour pour "se refaire".

Le mythe de la croissance infinie est mité. Les entreprises qui tablaient dessus commencent à déchanter. Les marchés émergents qui devaient nous fournir la prospérité émergent peut-être encore un peu mais pour leur compte. Les pays occidentaux à de rares exceptions près (aéronautique, nucléaire, armement) ont fondé leur économie sur les services par nature immatériels.

La crise immobilière aux USA est très loin d'appartenir au passé. La crise économique n'en est qu'à ses débuts. Certes le pétrole baisse, mais par rapport à l'euro le dollar monte. Et comme on paye le pétrole en dollars ...

Des entreprises industrielles telles que les géants de l'automobile voient se gonfler leurs stocks (et pas seulement ceux des 4x4). Le chômage va croître en même temps que va baisser la consommation. Les géants de la distribution perdent déjà du chiffre d'affaires, signe évident d'une baisse du pouvoir d'achat.

En Occident, l'économie libérale voit son domaine se restreindre avec l'entrée de capitaux d'état non seulement dans les banques mais aussi dans les autres secteurs de l'économie. L'idée Sarkozienne -pour prendre l'exemple de la France- d'un fonds souverain destiné à prendre des participations dans les entreprises est à la fois une nationalisation déguisée, un retour au protectionnisme et une réaction de défense contre la mondialisation.

L'année prochaine risque d'être celle d'une vraie récession: baisse des revenus et hausse des prix, chômage, tensions sociales, montée des corporatismes ("protégeons nos acquis, il n'y en aura pas pour tout le monde") et des inégalités mais aussi des mécontentements avec des conséquences imprévisibles sur la politique qui, ayant fait la  preuve de son incapacité à prévoir et à gérer la crise, perdra encore plus de sa crédibilité.

P.S. Aventureux. Du latin adventurus, participe futur du verbe advenire: arriver. A donné "aventure": ce qui va arriver ... sans qu'on sache quoi.





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O
C'est sans doute pour cette raison que je reste "immergé" le plus longtemps possible, avant de remonter à la surface fin 2009 pour voir les nouveaux émergents faire leurs courses au nouveau marché exotique ;-)
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O
Je lis tout ça et je me retire sur la pointe des pieds. Vous êtes trop forts.<br /> Dr WO
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P
<br /> Et vous trop modeste!<br /> <br /> <br />
R
Aux larmes citoyens<br /> <br /> Parlant des nationalisations de banques outre-Atlantique, un Américain a eu ce bon mot : « C’est le socialisme des riches ». Il est vrai que la situation ne manque pas de piquant quand on sait combien le mot « nationalisation » est un mot grossier là-bas ! Sauf évidemment quand c’est le citoyen qui paie pour le banquier ! Là, on veut bien mutualiser le risque, empocher les bénéfices et laisser payer les dettes. Mais ne rions pas trop fort puisque la même chose est en train de se passer chez nous. Car les effets bénéfiques de la « mondialisation heureuse » arrivent, n’en doutez pas ! A ce propos, il est curieux de constater combien nos politiques sont restés immobiles et muets alors que la crise était annoncée depuis un an déjà. Pensaient-ils qu’elle s’arrêterait net à nos frontières comme jadis le nuage atomique de Tchernobyl ? Alors, on se rattrape à coup de réunions hautement médiatisées, de déclarations tous azimuts. On a même ressorti Jean-Claude Trichet de la Banque centrale européenne ! Trichet, un drôle de nom pour un directeur de banque par les temps qui courent ! C’est plus fort que moi, ce Trichet ne m’inspire pas confiance. Surtout quand il cherche à être rassurant. Autant demander un bulletin de santé à son croque-mort, une inscription optimiste sur sa pierre tombale. Ajoutez la ministre de l’incurie Christine Lagarde, qui ne nous garde de pas grand-chose, et on tient le pompon. Et on nous demande de nous unir pour l’intérêt général ? Sachant que les banques feront payer le prix fort aux particuliers ? Car comme l’explique le professeur d’économie Jean-Pierre Pollin dans Libération, on ne doit pas se faire d’illusions. « Les banques de dépôt vont éponger les conneries des banques d’affaires. Pour se refaire des marges, elles répercuteront les pertes sur le client. » Mais qu’à cela ne tienne, pour faire plaisir à Fillon, je veux bien être patriote, entonner le refrain : « Aux larmes, citoyens ! »
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P
<br /> <br /> Intérêt général, le sauvetage des banques? C'est oublier que ce sont les banquiers qui sont les seuls responsables de leur déconfiture et donc de la crise qui en découle. Les milliards<br /> que nos magiciens font surgir de leur chapeau pour remplir les caisses des établissements financiers finiront un jour où l'autre par sortir de nos poches (ou par ne pas y rentrer: diminution<br /> de la protection sociale et des services publics).<br /> Ce sont les banquiers qui, par bêtise, ont "créé des produits innovants", ce sont d'autres banquiers qui, par bêtise, les ont achetés.<br /> Ce sont les politiques qui ont prôné la mondialisation, l'extension du domaine de l'économie financière, le recours systématique au crédit et à l'emprunt.<br /> Et c'est à eux qu'on va confier la mission de nous sortir de la crise dans laquelle ils nous ont plongés!<br /> Si le commandant Smith n'avait pas coulé avec le Titanic, lui aurait-on confié un autre paquebot?<br />  <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
P
j'ai planté de l'oseille... ça ne pousse pas très vite, hélas ! Et des parasites m'en ont mangé pas mal...
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P
<br /> A ce rythme il ne te restera pas un radis. Essaie le blé.<br /> Bonne soirée!<br /> <br /> <br />
F
Moi j'espère encore l'émergence de mes plants de pommes-de-terre pour l'année prochaine. C'est déjà ça, non ?
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P
<br /> J'espère aussi. Oui, ce sera déjà ca mais peut-être ne sera-ce que ça!<br /> <br /> <br />