En ces temps où les prisons sont surpeuplées de suicidaires, où les tribunaux engorgés libèrent par erreur des violeurs en série, où il leur faut plusieurs mois pour juger une affaire et plusieurs années pour l'instruire, où la ministre de la Justice est contestée par la magistrature, le Barreau et le personnel pénitentiaire, où les grands couturiers ont fort à faire pour suivre son arrondissement, un petit coin de ciel bleu (avec vue sur la mer) apparaît dans ce sombre tableau.
Les manifestants qui avaient occupé le jardin de Christian Clavier il y a quelques petites semaines pour protester contre l'installation dans un site exceptionnel d'un ghetto pour riches (bien sûr interdit aux pauvres) et étaient gentiment rentrés chez eux après s'être vu offrir des rafraîchissements, poursuivis par la vindicte du comique, sont convoqués devant les juges pour répondre de violation de domicile (et, cela va sans dire, de lèse-copain de Sarko). Ce qui donne tout son sens à l'expression "dans les plus brefs délais".
Dès que cette importantissime affaire sera jugée, Madame Dati s'occupera du tout-venant, du petit peuple, des cambrioleurs, des escrocs, des violeurs, des assassins. Et leurs victimes obtiendront certainement réparation. Il leur suffit d'attendre leur tour.