En voyage dans le Finistère, notre bien-aimé président (QLTLP!)(1) s'est lancé dans une superbe opération de racolage électoral. Bravo l'artiste!
Selon les observateurs, il n'aurait même pas rougi en affirmant que les agriculteurs n'étaient en rien coupables de la prolifération des algues vertes qui souillent et empuantissent le littoral breton. Il les a défendus contre les attaques des "intégristes" (comprenez les écologistes mais aussi les touristes et les malheureux qui ont la vue sur la mer).
Bien sûr, les éleveurs ne sont pas les seuls à blâmer. Toute la filière porcine est coupable: les industriels et les distributeurs comme les éleveurs. C'est la faute "de choix économiques qui ont été faits il y a longtemps.", a affirmé Sarko. Mais quand on s'est trompé il y a si longtemps, on a eu largement le temps de se rendre compte de l'erreur qu'on a commise, non? Surtout quand on a sous les yeux les conséquences catastrophiques de cette erreur. Et on peut essayer de remédier à la chose. Surtout aussi quand on apprend que la situation empire: sur les côtes du Finistère et des Côtes-d'Armor, 25 000 mètres cubes d'algues ont été ramassées depuis le début de l'année, soit près du double par rapport à juin 2010.
Eh bien non! On proclame qu'on continuera comme avant. Le tout en présence de la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet qui n'a pas moufté. Et pourtant elle a fait de bonnes études, elle. On en déduit qu'elle n'était là que pour faire savoir aux pequenocrates qu'ils n'avaient pas de soucis à se faire et qu'entre les intégristes et eux, elle choisissait résolument son portefeuille et les algues vertes.
Il fallait quand même proposer quelque chose.
C'est là que Sarko a fait très fort: "Il faut privilégier les appels à projets notamment sur les unités de méthanisation", a-t-il déclaré. Appel à projets, ça veut dire que pour l'instant on ne sait pas si quelqu'un a une solution. Cela n'a pas empêché notre président d'ajouter: "J'y crois beaucoup". Il y croit! Argument imparable!
Moi, je ne suis pas persuadé qu'il y croie vraiment. Mais comme je le dis souvent :" Il n'est pas nécessaire de croire au Père Noël pour vendre des jouets en décembre.".
Quoiqu'il en soit, avec cette hypothétique "méthanisation", Sarko vient d'inventer un nouveau concept d'avenir, encore plus beau que le développement durable: la pollution durable. Au lieu d'arrêter de salir, on crée des emplois de nettoyeurs.
Applaudissez bien fort.
Ce qu'ignore Sarko, c'est que la prolifération des algues vertes trouve sa cause dans les nitrates et que sa chère méthanisation n'est d'aucune utilité pour les résorber. Ce qu'aurait pu -si elle l'avait voulu- lui expliquer NKM, qui, elle, a fait de bonnes études (je sais je l'ai déjà dit mais je ne me lasse pas) puisque polytechnicienne, elle s'est spécialisée en biologie et a intégré l'École nationale du génie rural, des eaux et des forêts. Mais voilà, elle n'a pas voulu.
Et donc Sarko a fait son numéro de danse du ventre devant des électeurs potentiels qui ont dû être séduits. Il faut dire qu'il avait mis tous les atouts de son côté: on dit qu'il avait bouclé un porte-jarretelles autour de ses poignées d'amour. Dommage! Le temps un peu trop breton l'a obligé à garder son costume.
(1) Pour ceux qui ont pris ce blog en marche, je signale que (QLTLP!) est l'acronyme de Que La Tarasque Le Patafiole!