Lotissements, autoroutes, hypermarchés, parkings, parcs de loisirs, aéroports, chaque seconde, 26 mètres carrés de terres agricoles disparaissent en France. "L'explosion des besoins en matières premières alimentaires ne laisse aucun doute sur la valorisation des espaces agricoles", confirme cyniquement Agrifrance, émanation de BNP Paribas Wealth Management dans son rapport sur le foncier rural.
En conséquence, les investisseurs français sont à la recherche de terres agricoles au-delà des frontières nationales. Gérard Louis-Dreyfus, l'ancien président du groupe de négoce du même nom, l'un des plus importants au monde, a ainsi décidé d'investir dans les terres agricoles en Russie.
A cette fin, le financier et son neveu Peter Mann ont créé RZ Agro Holding. La société contrôle déjà 90 000 hectares, dans le sud de la Russie, et poursuit un objectif de 150 000 à 250 000 hectares à moyen terme. Elle compte "profiter des opportunités de consolidation du secteur et des privatisations, notamment pour les meilleurs domaines céréaliers, estimés à 13 millions d'hectares".
Alors que la demande alimentaire mondiale va croître inexorablement sous la pression démographique, les pays producteurs sont appelés à produire davantage. La France, première puissance agricole de l'Union européenne, est ainsi amenée à sortir de ses frontières et à exploiter d'autres terres, en les achetant ou en les louant, comme le font déjà la Chine ou certains pays du Moyen-Orient. (source: LeMonde.fr).
Souvenons-nous que la sécheresse de 2010 a fait flamber les prix du blé de 70 % et imposé un moratoire sur les exportations de certains pays dont la Russie.
Ce n'est pas encore la famine mais c'est déjà la disette. Et ce, au niveau mondial.
Et la disette, ça peut rapporter gros. On vendra le blé beaucoup plus cher à ceux qui auront encore les moyens de le payer et les autres crèveront de faim. D'où ces "investissements".
On devrait plutôt dire ces spéculations. A courte vue car qui peut assurer que les peuples des pays où on aura ainsi "investi" laisseront partir de bon coeur vers les pays riches les céréales dont ils manqueront pour se nourrir et qui auront poussé chez eux? Vous me direz que l'armée sera là pour "assurer l'ordre". Oui mais quelle armée? L'armée russe? L'armée française? L'OTAN?
Situation comparable à ce qu'à connu la France au début de la révolution où de mauvaises récoltes ont provoqué la colère populaire contre les spéculateurs de l'époque (on les appelait alors les "accapareurs") et qui ont poussé le peuple en octobre 1789 à obliger la famille royale à quitter Versailles pour Paris aux cris de: "Nous ne manquerons plus de pain: nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron".
Je n'ai pas trouvé trace de ce problème pourtant important dans les programmes des candidats à la présidence de la République.
Mais j'ai sans doute mal écouté leurs discours.
Et bonjour chez vous!