Le Huron, Pangloss et compagnie

La suppression de la publicité sur les chaînes du service public et la réforme de la procédure de nomination des dirigeants de l'audio-visuel public agitent le petit monde des médias et le microcosme politique où l'opposition est toujours prête à soupçonner le pouvoir de menées liberticides (que le pouvoir soit de droite ou de gauche!).

Et les journalistes s'en font amplement l'écho. "C'est normal", me direz-vous. Ce à quoi, je répondrai :"Normal? Disons plutôt naturel. On n'est jamais si bien servi que par soi-même!". Pour ne citer qu'un exemple, quel service public a des procédures de recrutement aussi opaques?

Est-il vraiment absurde de poser en principe qu'un service public doit être financé par des fonds publics donc par les contribuables dans un but d'intérêt général et non par des fonds privés gérés par des entreprises dans un but exclusif de profit et financés par les consommateurs?

Est-il anti-démocratique qu'un pouvoir démocratiquement élu soit chargé de la gestion d'un service public?

Si les politiques doivent être systématiquement soupçonnés de vouloir contrôler l'audio-visuel pour satisfaire des intérêts particuliers  au point qu'il devienne nécessaire de mettre en place des procédures de contrôle a priori, de créer des "Conseils Supérieurs" des "Commissions parlementaires", des "Hautes autorités", ne doit-on pas plutôt mettre en cause la manière dont le peuple délègue le pouvoir à ses dirigeants et tolère l'influence de groupes de pression de toutes sortes?

Et pourquoi se limiter au domaine de l'audio-visuel? Pourquoi ne ferait-on pas peser ce même soupçon exacerbé sur la Culture, l'Armée, les Transports ou l'Agriculture?

Voilà de bonnes questions que je me remercie de m'avoir posées.