Périodiquement, des sondages sur ces sujets m'informent de ce que pensent les Français et je m'aperçois que je ne partage pas l'opinion générale et que je ne suis pas le seul.
J'apprends par exemple que la personnalité préférée des Français, c'est Yannick Noah. Que la seconde, c'est Zidane et la troisième Omar Sy.
Trois personnages médiatique du sport et/ou du show-biz.
Je ne connais ni l'un ni l'autre et il ne me vient pas à l'idée de les placer parmi mes "personnalités préférées", pour autant que je je sache ce que cette expression peut bien vouloir dire.
Je me suis amusé à demander autour de moi, chez le boulanger, au marché hebdomadaire quels étaient les "personnalités préférées". Personne ne m'a cité ces noms et pour dire le vrai aucun de ceux que j'ai interrogés n'a de préférence en ce domaine. En fait, tout le monde s'en fout.
Sauf quelqu'un qui m'a répondu: "Ah oui! J'ai vu le sondage: c'est Yannick Noah! Le suivant, j'ai oublié".
Alors je me demande si sur d'autres sujets, certains des sondages qu'on nous inflige (pas tous) n'ont pas pour objet principal la manipulation de l'opinion.
Que ce soit l'emploi, le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration, la pollution, le nucléaire ou l'éducation, les sondages arrivent à point nommé pour nous dire ce que les autres pensent et à quels problèmes le prochain président de la République doit trouver des solutions. Ce que les autres pensent mais pas nous. Le conseil implicite qui ressort de ces sondages qui concernent "les autres" et dont les préférences comme les priorités nous indiffèrent est que nous devrions nous rallier à l'opinion générale et que nos préférences, nous ferions mieux de nous asseoir dessus et de voter pour ceux qui (surprise!) mettent à leur programme ces priorités qui ne sont pas les nôtres.
Tout en "préférant" Yannick Noah.