Ce matin, l'invité de France-Culture était Noël Mamère. Il était censé répondre aux questions de l'équipe qui officie habituellement sur cette station de la radio d'état.
Je dis tout de suite que je ne suis pas un opposant farouche aux thèses écologistes, que le bonhomme ne m'est ni particulièrement sympathique ni foncièrement antipathique.
Tout au plus suis-je mal à l'aise avec l'ambiguïté des positions des Verts au point de douter de leur sincérité.
Sont-ils d'abord écolos et tactiquement proches du PS sur qui ils comptent pour appuyer leurs revendications ou ne sont-ils qu'un faux-nez solférinien destiné à racoler les voix des protecteurs de la Nature, des amis des petits oiseaux et des anti-nucléaires?
Je me pose encore la question.
Je me demande aussi quelle serait l'influence de l'autorisation du mariage homosexuel sur la réduction des gaz à effet de serre.
Tout ça pour dire que vous ne me verrez ni m'entendrez dans un meeting d'EELV en train de brailler Mamère sous la conduite d'un chauffeur de salle.
Mais en entendant les questions et la manière agressive dont elles étaient posées, en constatant qu'on lui demandait plus de se justifier que d'exposer ses arguments, qu'on lui coupait systématiquement la parole au point que Marc Voinchet (le titulaire de cette tranche horaire) a dû rappeler à l'ordre ses copains en leur demandant de respecter le "temps de parole" de l'invité, j'avais l'impression que le pauvre Mamère n'était pas dans une émission politique où les leaders des différents partis présentant un candidat aux prochaines présidentielles se voyaient offrir "en toute neutralité" la possibilité d'exposer leurs thèses mais plutôt était l'accusé condamné d'avance devant un tribunal médiatique.
Quelle différence avec le respect et la complaisance qu'on accorde aux représentants des "grands candidats" qui se voient offrir "en toute équité" une tribune pour leur propagande électorale!