Pendant la trêve des confiseurs, les médias se lâchent. Ils se montrent tels qu'ils sont et tels qu'ils voient le monde. Étalage de vulgarité, déferlement de bêtise, resucée de rediffusions débiles et de pantalonnades grotesques déferlent sur les écrans et envahissent les programmes présentés souvent par des animateurs de raccroc (les titulaires sont en vacances).
C'est la saison des bêtisiers, des best of et des top 100 qui, en croyant nous montrer les coulisses du système, nous en découvrent en fait que la réalité.
Des gens qui tombent, des comédiens qui bégaient, des petits chats "trop mignons", des ivrognes qui titubent sont une image plus fidèle de l'actualité que celle que nous offre le bourrage de crâne qu'on nous inflige le reste de l'année.
C'est ainsi que l'on découvre que la mode chez les présentateurs transpirants est de porter un noeud papillon défait comme s'ils revenaient d'une soirée fortement alcoolisée (ils n'en sont pas encore à la chemise sortie du pantalon, ce sera pour l'année prochaine), que notre président est allé saluer ceux "qui se lèvent tôt" (pourquoi pas ceux qui se couchent tard?), qu'un ministre qui prévoit les incendies de voitures ne semble pas être capable de les empêcher (on se demande ce qu'il fera face à la prochaine guérilla urbaine), qu'un président (encore lui mais c'est un bêtisier) qui a souhaité un bon Aïd el Fitr aux musulmans n'a pas songé à souhaiter un joyeux Noël aux chrétiens Sans parler du chômage en hausse.
Et pour couronner le tout, on va se taper les voeux de Culbuto.
Portera-t-il lui aussi un noeud papillon défait?
Notre époque n'est qu'un énorme bêtisier.