Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Sarko (QLTLP!) a parlé hier pour répondre à Hollande (QLTLPA!) qui avait parlé jeudi dernier. L'essentiel du discours des deux candidats (oui, je sais!) a consisté, avec la complicité des journalistes, en un exposé de "mesures chiffrées". On comprenait vaguement qu'ils faisaient tous deux des appels du pied à leur électorat mais on était surtout priés de croire que l'état dans lequel se trouvait notre pays pouvait se traduire par l'énoncé d'un problème arthmétique analogue aux problèmes de trains qui se croisent et de robinets qui coulent dans une baignoire qui fuit.
Et je te taxe par-ci, et que je t'exonère par là, et que je te répartis sur cinq ans et que je termine "en sifflet pour éviter les effets de seuil" (superbe trouvaille reprise par de nombreux commentateurs: ça fait technique) et que ça ne coûtera cher qu'à ceux qui ne voteront pas pour moi et si j'ai du bol ça durera bien cinq ans, et après, je prends ma retraite ou je rempile, c'est selon. On se serait cru dans la scène1 de l'acte I du Malade imaginaire. Ce qui donnait un peu de hauteur aux deux intervenants, c'est qu'ils jonglaient avec des milliards et pas avec des pièces jaunes.
Aucun d'eux ne m'a présenté un véritable projet de société, aucun n'a trouvé que le fait que plus de cent mille personnes en France dorment dans la rue était une chose dont on devait s'occuper en priorité, aucun n'a estimé scandaleux qu'il puisse y avoir des restaus du coeur dans un pays qui se dit riche, aucun n'a donné l'impression de savoir que pour de nombreux Français, l'immigration pose un problème majeur, aucun n'a remis en cause des inégalités criantes comme le salaire des footeux ou celui des dirigeants de grandes entreprises, aucun n'a vraiment donné l'impression de vouloir vraiment s'attaquer à la corruption (la France se situe au 25ème rang mondial) ou à l'influence des lobbies et des réseaux etc.
Interchangeables, les candidats? Presque. Les différences ne résident que dans leur coeur de cible et dans le souci qu'ils ont de se conserver ses bonnes grâces et donc son vote.
J'ai eu l'impression que Sarko et Hollande briguaient le poste de sous-secrétaire d'état au budget et non celui de président de la République.
Ci-dessous un discours prononcé en 1944 par Tommy Douglas, homme politique canadien qui fut premier ministre (socialiste) de la province du Saskatchewan de 1944 à 1961 et leader du New Démocratic Party jusqu'en 1971. Le dessin animé, c'est pour vous faire quand même sourire. Parce que, sinon, vous risqueriez de pleurer ou de vous mettre en colère.
Et ça, ce n'est pas bon pour la santé.