Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
François Fillon et Nathalie Kosciusko-Morizet vont en Ukraine pour participer à une "Conférence des donateurs". Les donateurs, c'est des gens qui vont se cotiser avec nos sous pour construire un nouveau sarcophage autour du réacteur de Tchernobyl qui, vingt-cinq ans après l'explosion, continue de cracher des saloperies au travers du précédent sarcophage. Mais bien sûr, "Tchernobyl, c'est fini", on n'en parle plus, il n'y a plus aucun danger. D'ailleurs, les morts officiels se comptent sur les doigt d'une main. Pour les morts officieux, c'est une autre histoire. Car le principe est "je n'veux pas l'savoir".
Comme l'a dit ce matin à la radio une dame spécialiste de la chose avec une ironie assez glaçante: "On tombe malade mais on ne sait pas de quelle maladie et on meurt sans savoir de quoi".
A croire que ce nouveau sarcophage ne sera construit à Tchernobyl que pour faire plaisir à Bouygues.
Heureusement, à Fukushima, tout va bien! C'est officiel (et quand c'est officiel, on est prié d'arrêter de rigoler) dans trois mois, la situation sera "stabilisée": (et pendant ces trois mois, il se passera quoi?) et dans neuf mois, on aura "repris le contrôle de la centrale" (et pendant ces neuf mois etc). Le tout pour arriver à "réduire les fuites radioactives à un niveau très bas". Très bas!
Le temps de planifier une nouvelle Conférence des donateurs destinée à financer les sarcophages qui devront recouvrir les réacteurs 1,3 et 4?
Voilà donc la France éternelle qui fait partie des donateurs. Faut dire qu'on a les moyens: on ne sait pas quoi faire de notre argent, d'autant que comme nous l'a dit un jour le même généreux Fillon "les caisses sont vides".
Vous me direz: "Mais pourquoi ne prête-t-on pas cet argent à l'Ukraine au lieu de le lui donner? Cet argent qu'on va être obligé d'emprunter puisque les caisses sont vides (bis)".
Cette question! Parce que l'Ukraine (dont les caisses sont vides) n'a pas les moyens d'en rembourser le premier grivna (c'est leur monnaie, aux Ukrainiens; rien que le nom, ça n'inspire pas confiance).
Nous, on est des gens sérieux, on ne prête qu'à des pays solvables et on exige des intérêts en rapport avec la note que leur attribue Moody's. Solvables comme la Grèce dont il est de plus en plus question de "restructurer" la dette. Restructurer, ça veut dire que l'on pourra s'asseoir sur une partie du pognon qu'elle nous doit. Quant aux intérêts ... Quoi, les intérêts?
"Nous", c'est nous, les Français ou plutôt nos banques qui, on vient de me le répéter, sont parmi celles qui se sont le plus "engagées" (en pure perte dirait-on) dans le financement du redressement de l'économie grecque.
Mais pas de panique! Il y a des gens "sérieux" à la tête de l'Etat français: ils ne laisseront pas tomber nos banques dirigées elles aussi par des gens "sérieux"; d'ailleurs ce sont les mêmes et, au prix où ils sont payés, il ne manquerait plus qu'ils soient incompétents et jettent notre argent par la fenêtre.
Même que, si on les payait pas autant, ils iraient gérer des banques étrangères (et arrêtez de ricaner, c'est sérieux l'économie).
Entre "gens sérieux", on s'arrange.
En puisant dans "nos caisses vides".
Quand on aura fini de pédaler dans la choucroute, il nous restera toujours la solution d'en faire autant dans la semoule.