Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Les Français espionnent les Français. Vous me direz qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même mais la mise en examen d'un certain Jean-Marie Boivin illustre parfaitement ce proverbe.
La DCN (Direction des Constructions Navales), devenue depuis DCNS (à quoi correspond ce "S"? Mystère!) est soupçonnée d'avoir eu recours aux services d'"intelligence économique" (comprenez "espionnage") fournis par la société luxembourgeoise Eurolux (dont ce Jean-Marie Boivin est "mandataire" selon l'expression du Monde.fr) pour se procurer des pièces de procédures judiciaires dans lesquelles elle était impliquée (par exemple les frégates de Taïwan ou Clearstream). Traduction: la DCN espionnait les services du Ministère de la Justice.
Là où je ricane encore plus, c'est quand j'apprends qu'outre le Jean-Marie Boivin susnommé, trois autres personnes ont été mises en examen. Il s'agit, d'un ancien membre de la direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), d'un ancien cadre supérieur de la DCN, et d'un contrôleur des impôts de la division nationale des enquêtes fiscales.
Le nom de ce même Boivin apparaît également dans l'enquête sur l'attentat de Karachi (en relation avec la vente de sous-marins par la DCN au Pakistan et l'interruption du versement de certaines commissions à des hauts gradés de l'armée pakistanaise) en tant que "mandataire" (encore!) de la société luxembourgeoise (encore!) Heine, société créée avec l'aval du ministre du Budget de l'époque pour faire transiter avec le maximum de discrétion, les commission versées sur la vente des sous-marins au Pakistan (et rétro-versées pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur pilotée par Nicolas Sarkozy?).
Le nom du ministre qui a avalisé la création de la société Heine? Nicolas Sarkozy.
Frégates de Taïwan, Clearstram, attentat de Karachi, on comprend donc qu'en haut lieu et même en très haut lieu, il soit important d'être au courant de ce qu'ont pu découvrir les juges d'instruction.