Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Et rebelote! Après la bêtise du débat sur l'identité nationale, on remet le couvert: un débat sur l'Islam. Celui-ci, croit-on, a au moins le mérite d'annoncer la couleur. Le mérite? Vous parlez d'un mérite! Une nouvelle manière de camoufler la même hypocrisie. Bande de maladroits!
La première fois, on nous avait demandé "Qu'est-ce que c'est pour vous qu'être français". La réponse était tellement évidente pour une très grande majorité qu'il n'aurait même pas été besoin de poser la question. Je vous la donne quand même: "C'est: a) se sentir français et b) être reconnu comme français par ceux qui se sentent français".
J'ai écrit "très grande majorité" ce qui exclut un tout petit nombre de fanatiques, d'imbéciles pinailleurs, de racistes, de passéistes, de nostalgiques de Pétain et un autre petit nombre d'internationalistes, de droits-de-l'hommistes, de multiculturalistes et autres extrémistes ou rêveurs de tous poils mais chacun à sa manière. Beaucoup de mots pour bien peu de gens très différents les uns des autres.
Ce débat sur l'identité française avait un but caché, caché de fil blanc, pourrait-on dire: faire parler les gens de l'immigration et en particulier de l'immigration musulmane. Dans la perspective des prochaines présidentielles, on pouvait ainsi tester l'écho du discours du FN et essayer de lui couper l'herbe sous les pieds. On pouvait aussi, pour équilibrer l'extrême-droite qui allait s'exprimer, offrir une tribune à ceux pour qui "l'immigration est une chance", qui dégainent l'islamophobie dès qu'on pose une question, qui cherchent des synonymes à "nauséabond", qui affectent de croire qu'avec "des moyens" on règle les problèmes d'intégration et même faire une place sur cette tribune aux musulmans fanatiques (fanatiques mais modérément!).
Résultat: aujourd'hui certains sondages donnent à Marine Le Pen 20% d'intentions de vote.
Caramba! Encore raté!
Comme le chantait Boris Vian "Y a quek'chose qui cloch' là-d'dans, j'y retourne immédiat'ment".
Cette fois-ci, pas de faux-fuyants: on va recentrer sur l'Islam.
Et toc! Encore une bêtise! Ils croient aller droit au but et ils tapent à côté.
Pourquoi? Parce que débattre de l'Islam, c'est affirmer avant même qu'on commence à parler que l'Islam pose un problème; sans d'ailleurs, définir le problème. On compte sur nous pour le faire.
Mais, en tant que croyance, l'Islam ne pose aucun problème! Aucun! On peut penser qu'il n'est qu'une de ces nombreuses croyances irrationnelles que l'homme s'est inventées au cours des siècles ou au contraire que c'est la seule vérité révélée par l'ange Gabriel à Mahomet. Tant qu'une croyance ne franchit pas les limites de la sphère privée et que la loi commune y est respectée, il n'y a aucun problème.
Mais, nous rétorque-t-on, l'Islam est la second religion de France!
Ah bon? Alors, pourquoi ne commence-t-on pas par débattre de la première?
Si on se souvient que seulement un peu plus d'un tiers de Français croit en Dieu et que les croyants ne sont pas tous pratiquants, les pratiquants de la deuxième religion de France ne sont pas aussi nombreux qu'on voudrait le faire croire. Et encore moins nombreux ceux qui posent les problèmes qui agitent l'opinion.
Il y a cinq millions de musulmans (chiffre estimé). Mais il n'y a pas, loin de là!, trois millions de personnes qui se manifestent dans des prières de rues pour pousser l'Etat à leur offrir des lieux de culte.
L'Etat ne peut (donc ne veut) enrayer l'immigration en provenance des pays musulmans. Pour éviter les ennuis, devant les plus intégristes des musulmans qui testent sa résolution, il fait concession sur concession (la "retraite élastique" de 1940 dont on connaît l'efficacité), quitte à tordre un peu le principe de laïcité.
C'est ainsi que François Baroin a hier dit hier sur Canal Plus que les municipalités devraient offrir des terrains au moyen de baux amphytéotiques à la communauté musulmane pour y construire des mosquées.
Sous le seul prétexte, je vous le rappelle, qu'il y a des gens qui croient que l'ange Gabriel etc etc etc
D'après vous, bande de maladroits, elle va faire combien à la fin du "débat sur l'Islam", Marine?
PS: Et si je me remets à croire au Père Noël, j'aurai un cadeau?