Une vidéo montrant une agression commise en décembre 2008 dans un autobus de la RATP a été diffusée sur le net. Deux enquêtes ont été menées par l'IGS, une enquête judiciaire sur plainte de la RATP et une enquête administrative sur demande de la Préfecture de Police de Paris.
Pour rechercher les coupables de cette agression violente contre des voyageurs et le conducteur du bus? Afin que l'on sache que ni la RATP ni la Police ne pouvaient tolérer que de tels délits restent impunis? Pour proclamer qu'il était essentiel aux yeux des autorités que la sécurité tant celle du personnel que celle des usagers soit assurée?
Vous rêvez! Pas en France! L'enquête avait pour objet une chose beaucoup plus importante: rechercher le seul, le vrai, le grand coupable, celui qui a diffusé cette vidéo sur la toile, cette maudite vidéo qui nuit à l'image de notre beau pays. C'est important, l'image. C'est un peu comme celle qui est collée sur les boîtes de mauvais camembert, elle est jolie et même appétissante mais dans la boîte, ça sent le pied de gendarme.
Et cette enquête a porté ses fruits. Un fonctionnaire du SRPT (Service régional de la Police des Transports) est en garde à vue. On le maintient sous clé au cas ou ce dangereux criminel s'enfuirait au Vénézuela, refuge, comme nul ne l'ignore, de lâches diffuseurs de vidéos qui contredisent le discours officiel sur le paradis français que le monde entier nous envie.
Il a du bol, ce pauvre flic. En d'autres temps, en d'autres lieux, les porteurs de mauvaises nouvelles étaient purement et simplement égorgés.