Sarkozy part dans les Ardennes pour parler d'emploi, ailleurs pour parler d'autre chose et -quand il ne va nulle part- il convoque les trésoriers-payeurs généraux et les préfets à Paris (bonjours les frais de déplacementde ces hauts fonctionnaires!) pour les charger de veiller à ce que les directeurs de banques ouvrent bien à fond le robinet de ce sacro-saint crédit que l'Etat vient de garantir.
Il n'a jamais entendu parler du téléphone, du fax, du courrier pour transmettre ses instructions? Se rend-il compte des sommes colossales que constitue ce qui n'est qu'une suite d'opérations de communication? Se rend-il compte que pour beaucoup de ceux qui le voient omniprésent sur les écrans, son activité apparaît comme une agitation intempestive, stérile, onéreuse, polluante et même contre-productive puisqu'inquiétante?
Tel la mouche sous l'abat-jour, il tourne en rond en croyant tailler sa route vers la lumière et se brûle périodiquement à l'ampoule dans laquelle il croit voir son salut.
Car le crédit dont lui et les autres "G" (le nombre qui suit à votre convenance) qui gouvernent le monde veulent rétablir l'écoulement est la source du problème et non pas sa solution. En le réinstallant comme moteur de l'économie, on repousse le moment où il faudra accepter la solution mais en attendant on aggrave le problème.
Le maître-mot? L'erreur fondatrice? Le dogme dont on ne doit pas douter? Il nous a été donné ce matin par un de ces économistes professionnels qui réquisitionnent les antennes: "Sans crédit, pas de croissance! Sans croissance, pas d'emplois!" Circulez y a rien à voir!
L'économie fondée sur la croissance par le crédit, c'est comme l'équilibre fondé sur le mouvement pour le vélo. Si on s'arrête, on tombe. La croissance infinie suppose le crédit permanent qu'on rembourse donc, avec les intérêts, en permanence.
Or la croissance (l'augmentation des richesses réelles) peut -et a longtemps été financée- par l'épargne.
Quant à l'emploi, il est indépendant de la croissance; il peut très bien être assuré
- par le renouvellement des richesses consommées. Un exemple? Une exploitation agricole emploie des salariés dont l'activité ne consiste que dans le renouvellement, année après année, de la production consommée.
- ou par la création de nouveaux produits plus aptes à satisfaire des consommateurs existants ou nouveaux (et non pas àaugmenter le chiffre d'affaires des entreprises ou à rémunerer des fonds de pension).
Le crédit, c'est l'ampoule, l'abat-jour, c'est la crise. La solution pour que la mouche retrouve la raison: éteignez l'électricité.