Tous les commentateurs politiques de droite comme de gauche (à part ses groupies) se sont fait un plaisir de se moquer de la pauvre Ségolène et de son "politishow" . Il faut dire qu'il y avait de quoi et que la tâche était aisée.
Certaines bonnes âmes à peine hypocrites sont même allées jusqu'à la plaindre sur le thème "qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa croûte" ou "la prochaine fois, elle fera l'animation des supermarchés".
Son costume de "gouroute", ses mimiques et ses minauderies, ses improvisations soigneusement répétées, ses prompteurs américains, sa gestuelle hâtivement assimilée et raidement restituée, tout faisait sourire les observateurs narquois et rougir pour elle ceux qui se disaient "la pauvre! Elle ne se rend pas compte". Cela n'aurait pas été pire si elle était arrivée soûle sur la scène.
Oui mais... la salle était avec elle, pour elle, derrière elle. Ceux qui étaient là appréciaient. Ils en redemandaient et en redemanderont.
Car elle a fait ce que font peu d'hommes politiques (et de femmes, soyons politiquement correct!) : elle est ostensiblement descendue à leur niveau. Ou plutôt à ce qu'elle pensait (à tort ou à raison, à tort j'espère) être leur niveau.
Ne serait-ce pas ce qu'on appelle du mépris?
Elle a voulu "faire peuple", elle a "fait populiste". Elle n'a fait que se déguiser pour renvoyer à ceux qui l'acclamaient une image d'eux-mêmes : "Regardez-moi, je suis comme vous". Le tout enrobé dans une phraséologie faite de voeux pieux et de bons sentiments (souvenirs de catéchisme sans doute). Après sa "Fra-ter-ni-té", on s'attendait à ce qu'elle appelle les militants rassemblés au Zénith : "Mes bien chers frères". Ce sera peut-être pour la prochaine fois.
Amen!