Ne quittez pas, amis lecteurs! On vous parle.
Tous les candidats, comme un seul homme (ce qui inclut Marine Le Pen), nous disent qu'ils veulent s'adresser au peuple et même pour certains au "petit peuple" ou qu'en parcourant la France de meeting en visite d'usine, "ils vont à la rencontre du peuple".
Eh bien moi je dis: "Il serait temps!".
Mais je dis aussi qu'ils s'y prennent très mal.
Il faut les comprendre, les pauvres! Ils ne sont pas habitués.
La plupart d'entre eux n'ont jamais vu le vrai "peuple" (sauf peut-être à la télé) et s'ils le croisaient dans la rue (en supposant qu'ils se baladent dans la rue sans leur suite), il ne le reconnaîtraient pas.
Il faut dire que ce n'est pas non plus au Fouquet's ou chez Laurent qu'on risque de le croiser, ce "peuple".
Ou alors un plateau à la main et l'échine obséquieusement courbée.
Mais le temps passe, les élections se rapprochent et ils n'ont toujours pas réussi à parler au peuple entre quat'z'yeux.
Aussi, je vais me permettre de leur donner quelques conseils:
N'écoutez pas ce que vos courtisans vous disent: le peuple, ce n'est pas le public des meetings que vous ne voyez pas, ébloui que vous êtes par les projecteurs et dont vous n'entendez que les hurlements.
Ce n'est pas non plus les ouvriers bien propres sur eux à qui vous dites "Bonjour, ça va?" quand vous visitez leur usine en pensant que vous avez plus l'air d'un con que d'un moulin à vent avec la charlotte qu'on vous a collée sur la tête.
Je n'irai pas jusqu'à vous inciter à prendre le métro un matin à six heures, certains d'entre vous risquent d'en revenir un peu froissés ou -pire!- de ne plus aimer le peuple.
Non! Il y a plus simple: le peuple n'est pas loin de vous: il est juste derrière vos garde du corps, vos accompagnateurs du parti et les porteurs de micros, d'appareils photo et de caméras.
Faites quelques pas et vous pourrez lui dire ce que vous voulez.
Mais avez-vous envie d'entendre ce que lui a à vous dire?