La conclusion de l'article du Canard dont j'ai parlé hier mérite qu'on s'y attarde. En affirmant que le blasphème ne peut être interdit, le journaliste reste fidèle à la ligne de son journal.
Pas de surprise.
Il n'y aurait pas d'ambiguïté s'il s'était arrêté là.
Malheureusement, il est allé plus loin: le blasphème touche "les uns et les autres" (rappel: "ceux qui font sans bruit leurs simagrées dans des églises, mosquées, synagogues ou temples").
"Est-ce bien nécessaire? Au risque de pousser quelques musulmans choqués dans les bras des ultras".
Donc, ne blasphémons pas! Silence dans les rangs! Vos gueules les mécréants rigolards!
Moquez-vous des curés des rabbins, des pasteurs et des lamas, des Hare Krishna, des témoins de Jéhovah (au risque de les choquer mais leurs réactions sont moins incendiaires), moquez-vous de DSK, de Marine Le Pen, de Mélenchon, de Berlusconi, de Sarkozy, de Claude Guéant, de Geneviève de Fontenay, du prince Charles, moquez-vous des journalistes (allez-y mollo quand même), moquez-vous de qui vous voulez mais pas de l'Islam.
Le mieux est de ne pas en parler du tout: les musulmans modérés (qui modèrent même leur modération) sont tellement susceptibles qu'on ne sait jamais si l'un d'entre eux (une "infime minorité", bien sûr) ne va pas prendre la mouche et vous obliger à appeler les pompiers et à réclamer la protection de la police.
Et comptez sur le Canard pour ne rien lâcher.