La loi récemment votée réprime la négation des génocides dont le génocide arménien. La Turquie proteste et la communauté turque installée en France manifeste. Petite chose amusante: il est interdit en Turquie d'affirmer l'existence de ce génocide. Et pourtant la communauté française de Turquie ne manifeste pas à Ankara.
C'était juste pour dire.
Sarko qui n'en loupe pas une a affirmé qu'il faut "respecter les convictions de chacun". Et voilà un génocide devenu une conviction et non un fait!
Et ce que refuse la Turquie, ce n'est pas tant la chose que le mot et la culpabilité qui y est attachée. Elle ne protesterait pas si on lui disait: "Vous avez fait mourir cinq cent mille Arméniens? Ce n'était pas un génocide mais une opération de maintien de l'ordre, donc vous avez eu raison".
Cet immixion d'un pays étranger dans le travail législatif d'un autre pays m'agace prodigieusement même si le vote a été acquis à la majorité d'une Assemblée comptant, comme nous le fait remarquer Corto, à peine cinquante députés présents.
Il n'empêche -et je l'ai déjà dit- que je suis contre ces lois mémorielles qu'on peut soupçonner d'être votées pour des raisons électoralistes ou pour jouer sans frais sur une corde sensible: les bons sentiments, ça ne mange pas de pain.
Nombre de ceux qui, comme moi, y sont opposés avancent l'argument selon lequel ce n'est pas à la loi d'écrire l'Histoire.
Certes.
Mais cela va plus loin. L'article ci-dessous donne un autre exemple de police de la pensée.
Une fois la brèche ouverte, quel autre domaine fera l'objet d'une loi?
Peut-on s'attendre à voir réprimer tout propos qu'une religion qualifierait de "blasphème"?
Ou que soit punie par la loi toute personne affirmant que six foit neuf font cinquante-deux?