3 février 2009
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13:53
J'ai fait remarquer samedi dernier que MAM, est allée en Corse rouler les mécaniques de la présence française en y créant sa "task-force". On comprend tout de suite que -comme d'habitude- on va utiliser le dressage "en férocité". On m'a posé des questions sur certaines formules que j'ai employées dans l'article. Voici quelques éléments de réponse.
Je dis "comme d'habitude" parce que ce n'est pas nouveau. Alors que les Corses n'appréciaient déjà pas d'avoir été vendus à la France par une république de Gênes qui ne parvenaient pas à les soumettre, et le manifestaient déjà violemment, le royaume de France puis après lui la République, le Directoire et l'Empire ont envoyé dans l'île quelques gouverneurs sanguinaires.
La France devrait détruire certaines de ses archives. Cela permettrait de faire oublier certains épisodes de son histoire un peu trop vigoureusement civilisatrice. Onze pendaisons par-ci (23 juin 1774), neuf fusillés par-là (6 juin 1808), les exemples fourmillent et, le plus souvent, les noms des "bénéficiaires" sont soigneusement consignés par les bourreaux.
Les noms, par exemple, de ces cent-quarante-et-un hommes raflés et expédiés à Embrun (Hautes-Alpes) dont le plus jeune (Petru Francescu Colombani) n'avait que seize ans et le plus âgé (Filippu Ghjuvanni Leandri), quatre-vingt un ans. Dix mois seulement après le début de cette "villégiature", il ne restait, que trente-cinq survivants. Et pourtant, ils avaient le bon air! La preuve: à Embrun, on fait du ski. Je vous conseille le site internet du syndicat d'initiative. Après une visite, vous vous ferez la même réflexion que moi: "Pour mourir à Embrun, il faut y mettre de la mauvaise volonté!".
Le gouverneur responsable de ce genre d'opération de pacification s'appelait Joseph Morand. Il gouverna la Corse de 1801 à 1811. A la fin de son séjour, il se vanta d'avoir pendant ces dix années fusillé ou pendu au moins un Corse par jour. Je vous laisse faire le calcul.
Avant lui, c'était Charles Marbeuf. Lui resta en Corse pendant seize ans (1770-1786). Et lui aussi pendit et fusilla avec entrain. Petite chose amusante: certains avaient droit à un procès au cours duquel ils étaient condamnés à mort après avoir juste eu le temps de confirmer leur état-civil (pour les archives sans doute). Quelquefois sans procès. Son record: quatre-vingt douze hommes massacrés en une seule journée. Sacré Charles! Sacré Marbeuf! Un grand serviteur de l'Etat! Un exemple pour ses successeurs.
Et bien, vous savez quoi? Jusqu'à une époque récente, le lycée de Bastia s'appelait "Lycée Marbeuf". Sans doute juste pour que personne n'oublie "qui c'est qui commande ici". Dressage en férocité, vous dis-je.
Je dis "comme d'habitude" parce que ce n'est pas nouveau. Alors que les Corses n'appréciaient déjà pas d'avoir été vendus à la France par une république de Gênes qui ne parvenaient pas à les soumettre, et le manifestaient déjà violemment, le royaume de France puis après lui la République, le Directoire et l'Empire ont envoyé dans l'île quelques gouverneurs sanguinaires.
La France devrait détruire certaines de ses archives. Cela permettrait de faire oublier certains épisodes de son histoire un peu trop vigoureusement civilisatrice. Onze pendaisons par-ci (23 juin 1774), neuf fusillés par-là (6 juin 1808), les exemples fourmillent et, le plus souvent, les noms des "bénéficiaires" sont soigneusement consignés par les bourreaux.
Les noms, par exemple, de ces cent-quarante-et-un hommes raflés et expédiés à Embrun (Hautes-Alpes) dont le plus jeune (Petru Francescu Colombani) n'avait que seize ans et le plus âgé (Filippu Ghjuvanni Leandri), quatre-vingt un ans. Dix mois seulement après le début de cette "villégiature", il ne restait, que trente-cinq survivants. Et pourtant, ils avaient le bon air! La preuve: à Embrun, on fait du ski. Je vous conseille le site internet du syndicat d'initiative. Après une visite, vous vous ferez la même réflexion que moi: "Pour mourir à Embrun, il faut y mettre de la mauvaise volonté!".
Le gouverneur responsable de ce genre d'opération de pacification s'appelait Joseph Morand. Il gouverna la Corse de 1801 à 1811. A la fin de son séjour, il se vanta d'avoir pendant ces dix années fusillé ou pendu au moins un Corse par jour. Je vous laisse faire le calcul.
Avant lui, c'était Charles Marbeuf. Lui resta en Corse pendant seize ans (1770-1786). Et lui aussi pendit et fusilla avec entrain. Petite chose amusante: certains avaient droit à un procès au cours duquel ils étaient condamnés à mort après avoir juste eu le temps de confirmer leur état-civil (pour les archives sans doute). Quelquefois sans procès. Son record: quatre-vingt douze hommes massacrés en une seule journée. Sacré Charles! Sacré Marbeuf! Un grand serviteur de l'Etat! Un exemple pour ses successeurs.
Et bien, vous savez quoi? Jusqu'à une époque récente, le lycée de Bastia s'appelait "Lycée Marbeuf". Sans doute juste pour que personne n'oublie "qui c'est qui commande ici". Dressage en férocité, vous dis-je.