3 décembre 2008
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11:56
.... de la crise alimentaire qui pointe son museau verdâtre, ses joues creuses et ses côtes saillantes.
C'est ce que nous a expliqué le documentaire d'Arte hier soir, Nicolas Hulot sur je ne sais quel plateau de télévision et la chronique économique de France-Inter ce matin même.
"On verra quand ça arrivera", vous-dites vous. "Chaque chose en son temps. D'abord sauvons les banques, ensuite les fabricants de bagnoles, faisons remonter la Bourse et après on s'occupera des prochaines élections. Ils sera toujours temps d'augmenter les rendements de notre agriculture".
Désolé, les gars. La crise est mondiale et le monde risque de manquer de céréales à partir de l'année prochaine.
Pourquoi donc? Je résume pour ceux qui ont préféré regarder ou écouter autre chose:
- le monde commence à manquer de terres arables et irrigables et certains pays (dont la Chine et la Corée du Sud déjà en manque) cherchent à acheter ou à louer à l'étranger des terres propres à produire les céréales qui commencent à manquer chez eux et qu'ils importeront pour nourrir leur population: autant de consommation en moins pour les populations locales.
- la déforestation pour gagner des terres cultivables aura pour conséquence immédiate d'accélérer l'effet de serre et de désertifier des régions encore fertiles.
- la modification des habitudes alimentaires des pays qui se développent (encore la Chine!) fait exploser la demande de protéines animales et donc de céréales pour nourrir de gigantesques élevages de porcs ou de volailles et non pas les pauvres qui se nourrissent essentiellement de céréales et qui n'ont pas les moyens d'acheter de la viande.
- l'augmentation des cours du pétrole et (quoi qu'on dise) la raréfaction de la ressource incite les pays producteurs de céréales (USA et Brésil parmi d'autres) à les utiliser pour fabriquer des "agro-carburants". Autant de moins pour approvisionner le marché mondial.
- les bouleversements climatiques provoquent des sécheresses qui affectent les zones de grande production céréalière (chute très importante en Australie par exemple) et désertifient des zones déjà fragilisées (Afrique sub-saharienne).
- dans les pays "en voie de développement" (!!) la monoculture de produits destinés à l'exportation se fait au détriment des cultures vivrières.
- l'explosion démographique ne va rien arranger.
Cette pénurie mondiale associée à une demande croissante est le terreau rêvé pour la spéculation. Une spéculation à côté de laquelle celle qui a provoqué la crise financière mondiale n'est qu'une aimable plaisanterie.
La Bourse de Chicago où se fixe le prix des matières premières fera parler d'elle très bientôt. Les prix vont s'envoler. Les riches pourront payer.
Et les pauvres? Pauvres pauvres! Il ne leur restera plus qu'à crever de faim ou à envahir les pays riches.
Pauvres riches!
C'est ce que nous a expliqué le documentaire d'Arte hier soir, Nicolas Hulot sur je ne sais quel plateau de télévision et la chronique économique de France-Inter ce matin même.
"On verra quand ça arrivera", vous-dites vous. "Chaque chose en son temps. D'abord sauvons les banques, ensuite les fabricants de bagnoles, faisons remonter la Bourse et après on s'occupera des prochaines élections. Ils sera toujours temps d'augmenter les rendements de notre agriculture".
Désolé, les gars. La crise est mondiale et le monde risque de manquer de céréales à partir de l'année prochaine.
Pourquoi donc? Je résume pour ceux qui ont préféré regarder ou écouter autre chose:
- le monde commence à manquer de terres arables et irrigables et certains pays (dont la Chine et la Corée du Sud déjà en manque) cherchent à acheter ou à louer à l'étranger des terres propres à produire les céréales qui commencent à manquer chez eux et qu'ils importeront pour nourrir leur population: autant de consommation en moins pour les populations locales.
- la déforestation pour gagner des terres cultivables aura pour conséquence immédiate d'accélérer l'effet de serre et de désertifier des régions encore fertiles.
- la modification des habitudes alimentaires des pays qui se développent (encore la Chine!) fait exploser la demande de protéines animales et donc de céréales pour nourrir de gigantesques élevages de porcs ou de volailles et non pas les pauvres qui se nourrissent essentiellement de céréales et qui n'ont pas les moyens d'acheter de la viande.
- l'augmentation des cours du pétrole et (quoi qu'on dise) la raréfaction de la ressource incite les pays producteurs de céréales (USA et Brésil parmi d'autres) à les utiliser pour fabriquer des "agro-carburants". Autant de moins pour approvisionner le marché mondial.
- les bouleversements climatiques provoquent des sécheresses qui affectent les zones de grande production céréalière (chute très importante en Australie par exemple) et désertifient des zones déjà fragilisées (Afrique sub-saharienne).
- dans les pays "en voie de développement" (!!) la monoculture de produits destinés à l'exportation se fait au détriment des cultures vivrières.
- l'explosion démographique ne va rien arranger.
Cette pénurie mondiale associée à une demande croissante est le terreau rêvé pour la spéculation. Une spéculation à côté de laquelle celle qui a provoqué la crise financière mondiale n'est qu'une aimable plaisanterie.
La Bourse de Chicago où se fixe le prix des matières premières fera parler d'elle très bientôt. Les prix vont s'envoler. Les riches pourront payer.
Et les pauvres? Pauvres pauvres! Il ne leur restera plus qu'à crever de faim ou à envahir les pays riches.
Pauvres riches!