Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
"On savait", disent certains. "Des rumeurs!", rétorquent les autres. Un mépris des "rumeurs" qui sert d'argument à la surprise et une surprise qui appuie l'assertion suivante: "Ça ne lui ressemble pas".
Ajoutez à cela une bonne couche de présomption d'innocence et la messe est dite.
Voire!
Car le plaidoyer serait convaincant s'il n'était accompagne de commentaires égrillards ou machistes.
Le "Il n'y a pas eu mort d'homme" de Jack Lang, le "troussage de soubrette" de Jean-François Kahn qui trouve normal de ne pas parler d'un homme politique de premier plan qui accueille les jeunes femmes "le zizi à l'air", en "normalisant" des comportements scandaleux, contredisent le discours des témoins de moralité que l'on en arrive à soupçonner de couvrir ainsi leurs propres turpitudes.
Les phrases que j'ai entendues ce matin sur France-Inter, citées par une journaliste canadienne effarée de l'indulgence française sur ce sujet ont conforté mon opinion. Je vous les livre: "Un viol est un viol mais un rapport consenti même s'il y a abus de pouvoir est un rapport consenti", "Une fellation même contrainte, n'est pas vraiment un viol".
Dernier argument: le "mur de la vie privée".
Les comportement immoraux ou illégaux, pourvu qu'ils aient des motivations sexuelles, s'ils demeurent secrets ou connus du cercle restreint de la politique ou des médias, ne seraient-ils pas répréhensibles?
On croit rêver! On cauchemarde!
La cerise sur le gâteau: l'éditorial du "Canard enchaîné" de cette semaine qui se glorifie du fait que, pour lui, "l'information s'arrête à la porte de la chambre à coucher".
La chambre à coucher au sens large sans doute. Une chambre qui s'étend au bureau du directeur ou à la banquette arrière de sa voiture de fonction.