Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Quand les états dépensent plus qu'ils ne gagnent, ils comblent leur déficit par la dette. La dette souveraine, selon l'expression consacrée, par opposition sans doute à la dette des sujets des souverains qui, s'ils ne peuvent pas rembourser voient leurs meuble saisis et leur maison vendue.
Jusque là vous suivez?
Je continue.
Bons du trésor ou obligations sont mis sur le marché par ces états dépensiers et achetés par d'autres états, des banques privées, des fonds de placement ou de simples particuliers. Vous suivez toujours?
Bon.
Ces titres d'emprunt n'appartiennent donc plus aux états qui les ont émis. Ceux qui les ont achetés peuvent en faire ce qu'ils veulent, les garder s'ils en sont contents, les revendre s'ils ont besoin d'argent ou chercher à les refourguer s'ils ont peur de ne pas être remboursés. Ils ont le droit d'en penser ce qu'ils veulent, se dire "C'est une bonne affaire" ou "On s'est fait avoir". (Les emprunts russes, ça vous dit quelque chose?). Ils ont le droit de demander à leur meilleur ami, à un astrologue ou à leur voisin de palier ce qu'ils en pensent. Mais, comme tous ces gens ne lisent pas régulièrement le Financial Times ou La Tribune, ceux qui détiennent ces reconnaissances de dettes ou ceux à qui on propose de souscrire ces emprunts demandent leur avis à des abonnés de ces canards.
Ce sont les agences de notation.
Ces agences sont des sociétés privées qui disent ce qu'elles veulent et quelquefois des conneries. Mais pas beaucoup plus que les astrologues, les meilleurs amis ou les voisins de palier. Et, de toutes façons, on n'est pas obligé de les croire. Mais on accorde du prix à leurs conseils (des abonnés au Financial Times, vous pensez!) et c'est en fonction des notes de ces agences que les prêteurs ou les acheteurs de ces titres décident de vendre ou d'acheter.
Et parmi eux il y a des spéculateurs.
Les spéculateurs ... spéculent. C'est-à-dire qu'ils anticipent (ils parient, disent les mauvaises langues) les variations de solvabilité des emprunteurs en achetant ou vendant à découvert. C'est à dire qu'ils promettent d'acheter (ou de vendre) au prix d'aujourd'hui en espérant vendre (ou acheter) quelque temps plus tard lorsque la valeur du titre aura monté (ou baissé). Ils "prennent des positions". Et, quand est venu le temps pour eux de tenir leurs promesses, ils soldent leurs positions: ils achètent ce qu'ils ont vendu pour pouvoir le livrer, vendent ce qu'ils ont acheté pour ne pas s'en encombrer et encaissent leur bénéfice ou décaissent leurs pertes.
Mais tout ça vous le savez déjà. J'ai simplifié, bien sûr mais c'est juste un rappel.
Quel rapport avec le titre de cet article?
Où est-ce que je veux en venir?
Vous le saurez en dévorant le prochain épisode: Turlupins (2). Et si vous êtes sages, je vous mettrai la photo d'une autre crassula.