Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Dans le projet présenté par Martine Aubry et rapporté par la presse on découvre cette mesure phare: l'abandon du "tout nucléaire".
En voilà une nouvelle! Pas l'abandon, non. Mais le "tout nucléaire".
Car cela nous apprend qu'on était dans le "tout nucléaire" (quoi que ça puisse signifier pour le PS) et qu'on ne nous avait rien dit.
Je rigole! Il ne faut pas s'en priver quand on nous en donne l'occasion.
Mais ensuite, il faut être sérieux et convenir que Titine se paie notre notre tête.
Elle n'a pas dit qu'elle entend renoncer à "tout le nucléaire" mais au "tout nucléaire". Ce qui n'est pas la même chose.
En fait elle entend supprimer ce qui n'existe pas: le monopole du nucléaire.
De là à vouloir garder ce qui existe: le "Pas tout nucléaire", il n'y a qu'un pas.
En n'abandonnant "pas tout", on dit bien qu'on veut garder le reste.
On sait bien qu'au PS, nombreux sont ceux qui tiennent à leurs centrales.
Et que, chez les écolos, on souhaite les supprimer le plus vite possible (trente ans quand même!).
Bravo au rédacteur du projet qui a trouvé cette formule: elle tranquillise les éléphants de la rue de Solferino et enfume les Verts qui retiendront "nucléaire" et ne tiqueront pas devant "tout".
Il est en effet curieux de constater que l'abandon du "tout nucléaire" soit moins ambitieux que celui du "nucléaire" tout court.
Oui! Bravo! C'est un exploit sémantique que d'introduire une restriction avec "tout".