Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Les navires-usines chinois qui pêchent dans la zone économique exclusive des Philippines sont protégés non pas par la marine chinoise mais par des bâtiments d'"agences paramilitaires".
Un exemple de la pression de plus en plus forte que la Chine exerce sur ses voisins pour étendre ses revendications territoriales sur les îles, îlots et récifs de la mer de Chine méridionale mais aussi sur les vastes zones maritimes dans lesquelles ils se trouvent au détriment de tous les pays qui les bordent (Philippines et Vietnam surtout, mais aussi Brunei, Malaisie et Indonésie) et qui n'ont aucune intention de s'en voir ravir les ressources halieutiques et énergétiques associées.
Et ce, au nom de leurs "droits historiques".
Ces droits historiques renvoient à une conception juridiquement trouble: le mythe d'une Chine impériale toute-puissante, dont la propagande communiste n'a cessé de célébrer la "grande régénération" après les humiliations coloniales - un peu à la manière de l'Italie mussolinienne qui ambitionnait de réaffirmer un magistère sur la Mare Nostrum de l'ancienne Rome.
"Il faut comprendre que la Chine ne considère pas la région comme tombant sous le coup des lois internationales : la règle non dite, c'est tianxia ("sous le ciel"), c'est-à-dire le système tributaire au centre duquel se trouvait l'empire céleste en Asie", explique un blogueur chinois habitué à commenter les questions internationales.
Bien sûr, derrière tout ça, il y a des intérêts militaires et économiques mais aussi l'affirmation de la part de la Chine de sa volonté hégémonique sur l'Asie du sud-est.
Cela dure depuis quelque temps.
Déjà, en 1988, au sujet de l'archipel des Spratley (Nansha en chinois), l'un de ceux qui font l'objet de contentieux entre la Chine et ses voisins du Sud-Est asiatique, Corazon Aquino avait dit à Deng Xiaoping: "Géographiquement, ces îles sont plus proches des Philippines!". Et le "petit timonier" de répondre du tac au tac: "Géographiquement, les Philippines ne sont pas très loin de la Chine non plus!".
Plus récemment, lors du forum régional de l'Asean, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, en juillet 2010 à Hanoï (Vietnam) le ministre des affaires étrangères chinois avait répondu aux critiques des autres pays membres : "La Chine est un grand pays. Et les autres pays sont des petits pays. Voilà les faits !".
On ne saurait être plus clair!
(source: LeMonde.fr)