Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
J'allume la radio ce matin: musique sur Radio-France. Les radio privées parlent de business, déroulent leurs réclames et leurs horoscopes. Je passe sur la télé pour savoir comment va le monde au-delà des bords du trou creusé au fond de la France profonde dans lequel je me suis réfugié il y a déjà quelques années. France 2, France 3, France 5: pas de signal. Grève? Panne?
Je bascule sur ITV. On parle de pénurie d'essence. Le nombre de stations fermées augmente comme le prix des carburants des stations où il y en a encore. Je suis au courant: les pompes sont à sec autour de chez moi et les commerçants, le médecin, le pharmacien etc sont à quinze bornes. Je ne passerai pas à la télé comme tous ceux qu'on interroge à leur volant et à qui on demande de raconter leur galère ni ceux qui espèrent monter dans un train. Des lycées sont bloqués. Des leaders syndicaux viennent m'expliquer que le bordel va être de plus ambiant et qu'ils vont s'y employer. Le désordre sera encadré par un service d'ordre efficace et responsable. Des pneus brûlent un peu partout. Sarko passe en boucle pour me dire que la France s'est engagée (auprès de qui?) à réformer son régime des retraites. Je vois des "casseurs" encagoulés (je coyais que c'était interdit? On ne me dit jamais rien) et des policiers ocupés à les cravater vigoureusement. MAM espère que ceux qui sont en garde à vue seront jugés sévèrement. Qui sont ces "casseurs"? Personne ne le dit. J'aimerais pourtant savoir. Alors qu'on me dit -et je veux bien le croire- qu'ils sont peu nombreux, je constate que leur service d'ordre (de désordre) semble plus efficace que celui des syndicats: le bordel qu'ils plantent se situe nettement au-dessus de celui de la CGT et de la CFDT réunies.
Amusant: à Lyon, le reporter me confie que la CGT aurait (?) décidé d'encadrer les lycéens avec son propre service d'ordre "musclé". L'histoire se répète. Un collège "Pailleron" a brûlé au Mans. Je croyais qu'ils devaient tous être détruits depuis longtemps. A quelque chose malheur est bon.
Et, périodiquement, j'entre dans la quatrième dimension, là où le monde redevient rose.
Le Vendée Globe donne de ses nouvelles, le Tour de France 2011 va passer en Bretagne et en Basse-Normandie, Trézéguet a marqué un but et a fait l'avion en courant, différentes équipes de foot "n'ont pas droit à l'erreur", la Bourse yoyotte imperturbablement.
Puis, la pub déboule. Les assurances me promettent une retraite heureuse, l'Oréal des "effets lifting", les banques des "conseils pointus" pour mes placements boursiers, Leclerc du bio moins cher, EDF Bleu ciel de l'énergie, La Poste des colis qui arrivent jusqu'à chez moi et Renault des voitures qui roulent (et qui ont de l'essence).
On dit que, sur le Titanic, l'orchestre a joué jusqu'au bout.