Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Dans mon article d'hier "Touchez pas au grisbi!", je laissais entendre que le "big business" était pour Julian Assange. plus dangereux que l'administration américaine. Nombre de commentateurs ne s'en sont même pas étonnés comme si on trouvait normal que ce "BB" s'autorise à agir en dehors des lois ou même en contradiction avec elles. Sur Canal Plus, l'équipe de Groland ne disait pas autre chose en comparant la fatwa qui avait pesé (et pèse encore?) sur Salman Rushdie et les risques que court pour sa vie Julian Assange.
La confirmation est vite arrivée: non pas que le patron de WikiLeaks ait déjà fait l'objet d'un attentat mais parce qu'il s'est fait un nouvel ennemi déclaré: "Bank of America". Il faut dire que le site d'information HuffingtonPost a rappelé qu'Assange avait déclaré en 2009 qu'il détenait "5 gigaoctets de données provenant de Bank of America, du disque dur d'un de ses dirigeants".
En promettant de publier ces informations en 2011, il s'est attiré l'hostilité de cette banque. qui a déclaré hier: "Bank of America se joint aux mesures annoncées précédemment par MasterCard, PayPal, Visa Europe et d'autres et n'effectuera plus aucune transaction de quelque type que ce soit dont elle ait des raisons de croire qu'elle puisse être destinée à WikiLeaks".
Voilà! vous confiez votre argent à une banque, elle vous délivre une carte bancaire et se permet de décider à votre place à qui vous pouvez donner cet argent qui vous appartient.
Plus fort encore: si elle a "des raisons de croire" que votre pognon va aboutir en fin de circuit dans la poche de Julian Assange, elle va vous interdire de le dépenser.
Or, de grands quotidiens relaient les informations divulguées par WikiLeaks (Le Monde, mais aussi El Pais, The Guardian, The New York Times, Der Spiegel); ils donc peuvent à juste titre être soupçonnés par Bank of America, Visa Europe, PayPal etc de financer le site d'Assange.
Supposons que ces informations vous intéressent, que, pour les obtenir, vous vous abonniez au Monde et que vous régliez le montant de votre abonnement avec votre carte Visa ...
Ce que je ne comprends pas, c'est que tous ces organismes financiers qui sont tous scrupuleusement honnêtes s'opposent avec tant de vigueur à la divulgation de leurs petits secrets qui n'ont, j'en suis certain, aucun rapport avec la crise financière qu'ils ont contribué à faire éclater.
A mon avis, mais je peux me tromper, ils ne veulent pas que le grand public apprenne qu'ils subventionnent généreusement Médecins du Monde, GreenPeace et Transparency International. Ou qu'ils aident en sous main les défenseurs des orang-outans, des baleines ou même (un comble!) des enfants qui fabriquent des baskets dans les usines de Chine.
Si cela se savait, leur réputation de requins serait perdue.