Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Même sur la radio d'état (France-culture) on nous l'a avoué ce matin: François Hollande a raté son voyage à Dijon.
Mais qu'est-ce qu'il s'imaginaient tous, le président et tous ses conseillers?
Qu'en ces temps de crise et avec à peine 30% d'opinions favorables, Pépère* allait recevoir un accueil triomphal?
Et pourtant, on avait bien préparé le coup: des flics "en bourgeois" partout, un cortège d'officiels, un préfet galonné, des journalistes accrédités, des militants PS venus d'un peu partout et placés aux bons endroits (comme nous l'a montré le petit journal de Canal plus), des usines briquées jusque dans les chiottes, des travailleurs sélectionnés, habillés de frais, avec des sous-vêtements propres du jour et récurés comme pour une visite médicale. Eh bien malgré ça, il y a des gens qui n'étaient pas contents et qui l'ont dit.
Et qui se sont faits embarquer.
Et puis, qu'est-ce que ça signifie "rater un voyage"? Ne pas être couvert de fleurs?
Cette manie qu'ont les présidents de tous nous rejouer la même farce "A la rencontre des Français" dans leurs tournées de province! N'y aurait-il pas de Français à Paris?
Ils ne savent donc pas que personne n'est dupe et qu'au cours ces voyages, le président ne rencontre pas plus les Français que les Français ne rencontrent le président. Il serre les pinces de quelques groupies qui essaient de se faire photographier avec lui, il affecte de ne pas entendre les manifestants relégués loin de son cortège, il salue devant les cameras quelques ouvriers (surtout pas le patron) de l'usine locale (à cette occasion, on l'affuble d'une blouse et on lui colle un casque sur la tête, quand il n'a pas de bol, c'est une charlotte) et il en profite pour prononcer un "important discours" qui n'a de rapport ni avec la visite qu'il a faite ni avec la ville où il se trouve.
Voilà ce que c'est qu'un "voyage raté".
S'il veut vraiment rencontrer les Français, Pépère*, il n'a qu'à se mettre une fausse barbe, s'habiller en travailleur-chômeur, prendre le métro (changer à Châtelet), s'enfiler un RER bien crade et descendre dans une gare de banlieue au hasard. De là, il lui suffira d'entrer dans le premier troquet qu'il trouvera sur son chemin, de commander un apéro au comptoir et d'écouter ce qui se dit autour de lui.
Là, il entendra parler le pays.
Peut-être même entendra-t-il parler du pays.
* Il paraît que c'est le surnom dont l'a affublé le personnel de l'Elysée.