Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Il n'y a pas qu'au Japon qu'il y a des centrales nucléaires. En Amérique aussi! Vous avez entendu parler de cette centrale américaine cernée par le Missouri en crue?
Je vous cite un extrait de l'article qui rapporte l'information: "le Nuclear Regulatory Commission (NRC) a rassuré la population, expliquant qu'il y avait eu un dégagement de fumée que les services d'incendie ont pu stopper en moins de cinquante minutes (cinquante minutes avec le trouillomètre à zéro, ça fait long, moi, j'trouve). Cependant, la centrale "a brièvement perdu sa capacité à refroidir les piscines où est stocké le combustible usagé".
L'exploitant de la centrale avait pourtant été prévenu: "Après inspection des installations entre janvier et juin 2010, le Nuclear Regulatory Commission estime que la centrale de Fort Calhoun n'a pas les installations adéquates pour se protéger contre des inondations. (...) Et ce en opposition avec les spécifications techniques établies par l'organe régulateur." Depuis, il paraît que l'opérateur a tout mis en oeuvre pour être capable de faire face à une inondation. Il assure que "le niveau d'alerte maximal n'a pas été atteint". On est rassuré! Ce qu'on ignore encore c'est quel niveau d'alerte a été atteint. On l'ignorera longtemps.
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Et si on parlait de la Russie? Une étude confidentielle sur l'état du parc nucléaire russe, a été présentée en secret au président Dmitri Medvedev par Rosatom, l'agence russe du nucléaire, le 9 juin, et a été divulguée par l'ONG norvégienne Bellona. Dans ce document de conclusion des stress tests effectués suite au tsunami japonais, l'agence nucléaire recense 31 failles sérieuses en termes de sécurité, du fait de déficiences de contrôle, d'entretien et de réparation, prouvant l'extrême vulnérabilité des onze centrales du pays en cas de catastrophe naturelle.
De plus, du fait de leur âge avancé, les bâtiments abritant des réacteurs montrent "des signes d'affaissement et d'inclinaison progressifs", les systèmes de refroidissement sont, dit le rapport, "déficients", du fait de délabrement des matériaux et de défauts de soudure, sans parler du cruel manque de préparation du personnel de ces sites à différents scénarios d'accidents, comme des inondations, incendies, tempêtes ou séismes.
Certaines centrales exploitent des réacteurs dont le rapport qualifie la conception de "gravement défaillante".
Mais dormez tranquilles, braves gens! "Le rapport révèle des carences qui n'ont jamais été mentionnées publiquement, ni signalées internationalement".
Heureusement, en France, l'industrie nucléaire cultive la transparence (arrêtez de rigoler!).
Cela n'a, bien sûr, aucun rapport avec le fait que l'on ne voit ni n'entend quasiment plus Frédéric Charles (pseudo de Georges Baumgartner), correspondant permanent au Japon de nombreux médias français. Il avait le mauvais goût de diffuser des informations qui faisaient des trous dans le voile que le lobby électro-nucléaire jette en permanence sur les événements de Fukushima. Parce que, au cas où vous n'y penseriez pas, je vous rappelle que ça continue là-bas! Si, si, je vous assure. Etonnant, non?