Louis-Georges Tin, le président du CRAN, porte son statut auto-proclamé de porte-parole de l'anti-racisme comme un étendard sur lequel seraient indiquées ses coordonnées bancaires.
Il est prêt à désigner des coupables, à se poser en représentant des victimes, à demander des excuses, à exiger des réparations pour les crimes commis il y a longtemps et à encaisser les indemnités.
Son dernier coup: attaquer la Caisse des Dépôts et Consignations qui aurait "profité de l'esclavage" en encaissant les sommes payées à la France par Haïti en compensation de son indépendance. Le voici donc défenseur d'Haïti!
Il est difficile de dire tout le mal qu'on peut penser de cette idée saugrenue et de celui qui l'a eue sans risquer d'être accusé de racisme. Donc on ne le dira pas.
Mais on peut se poser des questions sur la sincérité du combat de Tin si soucieux du passé à condition qu'il implique des blancs solvables et si ignorant du présent quand des noirs moins conciliants ou moins riches sont en cause.
Surtout quand LeMonde.fr nous parle du Nigeria où la police vient de libérer "dix-sept adolescentes enceintes retenues dans la même maison et dont les bébés étaient destinés à être vendus. Onze enfants en bas âge ont également été retrouvés dans cette "usine à bébés" que les voisins prenaient pour un orphelinat".
Dans un rapport sur le trafic d'êtres humains publié le mois dernier, l'UE a classé le Nigeria comme le pays où ce fléau est le plus répandu. Ce rapport indique que la vente d'enfants y est courante et que la police a déjà découvert ce type d"usines à bébés". Par exemple en mai 2011 (trente-deux jeunes filles enceintes libérées) ou en octobre de la même année quand un autre groupe de jeunes filles enceintes a été découvert "dans des circonstances semblables", dit LeMonde.fr.
Silence du CRAN sur le Nigeria, donc. Louis-Georges doit bien savoir que s'il s'attaquait aux autorités nigerianes, ils se ferait envoyer sur les roses. Tout le monde n'est pas aussi neu-neu que nos bobos et que leur cher Pépère!
Silence aussi du CRAN sur la Mauritanie où 20% de la population est réduite en esclavage dans l'indifférence de la communauté internationale et de la France (trop occupée à battre sa coulpe pour obéir à Taubira et ne pas déplaire à Tin).
Mais tout ça c'était hier, journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage.
Aujourd'hui, c'est la journée des espèces menacées.