Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
L'Occident plaque ses schémas de pensée sur les événements qui se déroulent dans les pays arabes en voyant une aspiration à la démocratie dans ce qui n'est d'abord et avant tout qu'un rejet des dictatures et de ce qu'elles impliquent pour le peuple: chômage, misère, crise alimentaire, poids insupportable de l'appareil policier, absence de perspectives d'avenir pour la jeunesse, toutes choses qui contrastent avec le discours officiel et surtout l'opulence des dirigeants.
Les systèmes politiques de ces pays ressemblent à un tricot dans lequel le peuple se trouve de plus en plus à l'étroit et dont les mailles sont de plus en plus tendues. Il suffit que l'une d'entre elles se casse ou qu'un désespéré y fasse un accroc pour que tout le monde tire sur le fil et que le tricot se défasse sans qu'on puisse l'arrêter.
Mais, pour l'instant, rien n'est prévu pour le remplacer. On a dit "Le roi est nu!". On s'aperçoit que le peuple l'est aussi.
L'expérience prouve qu'il est rare que la démocratie succède immédiatement aux révolutions. Espérons donc qu'elle arrivera un jour et qu'elle ne se fera pas trop attendre.
Dans nos pays qui se disent démocratiques, les tricots sont de meilleure qualité. Supporteront-ils encore longtemps les tensions qu'on leur impose?
Le fait qu'une ministre fasse à l'étranger des affaires plus étranges qu'étrangères, que les financiers qui ont été la cause de la crise économique affichent des bénéfices record quand leurs victimes tirent encore le diable par la queue, que le luxe ostentatoire soit un élément nécessaire à l'exercice du pouvoir ou que -on vient de l'apprendre- Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom dont on connaît les réussites managériales (!), reste "conseiller" du nouveau PDG, conserve quelques centaines de milliers de stock-options et que, "soumis aux mêmes conditions de retraite que les cadres dirigeants du groupe", il perçoive une retraite-chapeau de 300 000 euros annuels, suffira-t-il à faire filer la première maille?