"La France orange mécanique", le livre de Laurent Obertone, se vend bien.
Il se vend trop bien sans doute. Il faut dire que l'image qu'il donne de notre société ne correspond pas vraiment à celle qui est véhiculée par les médias plus ou moins aux ordres. Derrière le discours politiquement correct du "vivre-ensemble", la réalité est là. Et Laurent Obertone la décrit sans fard: violence qui se banalise, nouvelle criminalité, victimes ignorées, zones de non-droit, justice débordée ou indulgente, le constat est sévère: il se fonde sur des informations incontestables parce que publiques et provenant pour beaucoup de statistiques officielles et de jugements rendus par les tribunaux.
Alors l'intelligentzia boboïde, s'inquiète. On la comprend. Ce bouquin remet en cause la version officielle qu'elle s'est chargée de diffuser.
Au début, elle essayait de ne pas parler du livre ni de son contenu selon le principe "ce qui n'est pas dans le journal, ce qu'on entend pas à la radio, ce qu'on ne voit pas à la télé n'existe pas".
Aujourd'hui, bien obligé, faute de pouvoir l'ignorer, elle s'applique à le dézinguer.
C'est ce qu'a fait Canal ce midi dans son émission "la nouvelle édition" (on avait dû lui dire que c'était son son tour de s'y coller).
Si je n'avais pas déjà lu (et apprécié) ce bouquin, l'équipe de Canal m'aurait donné envie de l'acheter par son étalage de mauvaise foi, par la virulence des interventions de ses chroniqueurs et par le laïus pitoyable du sociologue qu'il avaient dégotté comme caution de leurs vomissements.