Pendant qu'ils se positionnent pour les présidentielles de 2012 (certains en croyant qu'ils ont leur chance et d'autres pour être à même de procéder à un désistement juteux), les ténors de la politique font à peine semblant de s'intéresser aux élections européennes. Et pourtant c'est dans un mois!
Les têtes de liste, connus au niveau national, certains d'être élus, ne font campagne que dans la mesure où le score de leur parti leur servira de test. De quoi citer quelques chiffres quand ils seront invités à crier victoire sur les plateaux de télévision pendant la soirée électorale.
Les éligibles pour qui un siège européen est soit une récompense pour bons et loyaux (quelquefois même déloyaux) services, soit une mise au placard confortable, font à peine le minimum syndical.
Vous ne voudriez quand même pas dans ces conditions que ceux qui ne sont pas en position éligible se bougent!
Certains le feront cependant car la campagne leur permettra d'acquérir un peu plus de notoriété à capitaliser pour les prochaines élections locales. Avec un peu de chance leur trombine apparaîtra sur les affiches.
Il restera ceux qui ont une petite chance à condition que leur liste fasse un bon score dans leur région et qui sont donc condamnés à une campagne de terrain, régionale et même locale, d'expositions d'artisanat en concerts de l'école de musique, de verres de l'amitié en vins d'honneur. Certes, il s'agit d'envoyer des députés au Parlement de Strasbourg mais leurs électeurs s'en fichent bien de l'Europe!
Et donc eux aussi. Être élus leur suffira. Pour l'idéologie, vous repasserez.
Pas plus royalistes que le roi, les médias se mettent au plus silencieux des diapasons.
Et voilà pourquoi la France est muette!