
Pour avoir fait espionner un dirigeant de GreenPeace, le chef de la sécutité d'EDF "bénéficie" du statut de "témoin assisté" et son adjoint-lampiste est mis en examen. Ils se sont fait piéger quand la police a découvert que l'ordinateur du directeur des opérations de Geenpeace avait été piraté. Le pirate engagé pour la chose est d'ailleurs passé aux aveux.
Bien sûr, EDF nie toute implication dans cette affaire en application du principe "N'avouez jamais" et affirme que sa bonne foi a été surprise. Vous pensez bien que le "service de sécurité" d'une entreprise aussi prestigieuse ne s'abaisse pas à de basses besognes d'espionnage. C'est bien connu, chez EDF, le service de sécurité ne s'occupe que de planifier la ronde des veilleurs de nuit, de vérifier que les extincteurs fonctionnent, que le public ne pénètre pas par inadvertance dans les locaux et que le petit personnel ne fauche pas des fournitures de bureau au moment de la rentrée des classes. Point barre.
Pour l'instant, tout ce petit monde est présumé innocent. Voici donc la liste de ces enfants de choeur:
- le contre-amiral Pascal Durieux, le chef. (Comment dit-on "pantoufle" dans la Royale?);
- Pierre François, ex-officier de la Brigade de répression du Banditisme (et dans la Police?).
Ces deux-la portent la casquette EDF.
- Thierry Lorho, présenté comme un ancien des services secrets (et au SDEC?) qui, lui, gagne son pain en dirigeant la société Kargus qui rend des services de ce genre, sinon secrets, du moins très discrets aux sociétés qui sont tentées par les coups tordus et les histoires de cornecul. Libéralisme sauvage, ton univers impitoyable!
Il faudrait être naïf pour croire que c'est une bavure, qu'on a dans cette affaire trois Pieds Nickelés qui se sont laissé dépasser par les événements. Les personnes mises ne cause n'ont pas été engagées par EDF parce que leur CV spécifiait que leur hobby était la pêche à la ligne ou le point de croix. Un militaire, un flic et une barbouze sont payés pour utiliser leurs compétences.
Il faudrait être encore plus naïf pour croire que c'est un cas isolé. C'est par hasard, "à l'occasion d'une perquisition dans les locaux de Kargus
pour une autre affaire" que les enquêteurs de l'OCLCTIC (la "cyberpolice") ont découvert la chose.
Kargus n'est pas la seule sur le marché a proposer ce genre de services. De là à penser que la plupart des grandes entreprises (et pas seulement en France) ont cette même approche des relations avec leur "environnement" ... il n'y a qu'un pas que je vous engage à franchir lucidement.
PS: Les sympathisants de Greenpeace qui reçoivent leur facture d'électricité doivent être contents de savoir qu'une partie (certes minime) de la somme qu'on leur réclame sert à espionner l'association qu'ils soutiennent.