Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Un truc qu'on doit enseigner dans les écoles de journalisme, c'est de ne pas oublier "le côté humain". On interviewe "l'homme de la rue" (Bof!), on fait des "micros-trottoir" ("Qu'est-ce que vous pensez de ..."), on fait parler des "voisins" ("On ne s'en serait pas doutés, ils étaient normaux"), des "parents d'élèves" ("On est pris en otages"), des "habitants" ("C'est une catastrophe"), des "témoins" (qui n'ont rien vu), on cite les noms d'inconnus et de bleds dont on n'a jamais entendu parler et on ne recule devant rien.
C'est ainsi qu'à propos de l'éruption annoncée d'un volcan en Alaska, éruption dont on dit qu'elle ne fera pas beaucoup de dégâts, sinon de la poussière, l'AFP nous annonce que "David Shurtleff, employé de l'administration scolaire à Anchorage, a acheté des filtres à air neufs pour sa voiture".
On est bien contents pour lui, mais on reste sur sa faim. Combien les a-t-il payés? Quelle est la marque de sa bagnole? Quel âge a-t-il? Est-il marié? Ces filtres, il les montera avant l'éruption ou après? Etc Etc.
Et il y a beaucoup d'etc. Le monde entier s'interroge. Suspense insoutenable!
Il ne nous reste qu'à espérer que dans une prochaine dépêche, l'AFP répondra à ces questions.
Le journalisme, c'est un sacerdoce.